Circulez y a rien à voir; une expression qui sied parfaitement aux deux premiers jours de la campagne électorale comptant pour les prochaines élections locales. Alors que l'on s'attendait à des discours plus ou moins réalistes, de la part aussi bien des chefs des partis que des candidats en lice, ces derniers nous ont plutôt servi des «recettes» toutes faites. Elles remonteraient même aux premières années post-indépendance. Alors que M Ould Abbès qui, fait mine de ne pas distinguer entre le FLN historique et le parti, nous apprend que sa formation a « offert» la liberté aux Algériens, les partis de la mouvance islamiste de leur côté, font de la moralisation de la société leur cheval de bataille. Au moment où l'enjeu est plus économique, avec la chute drastique des prix du pétrole, l'érosion du pouvoir d'achat et le manque de ressources financières hors hydrocarbures, les futurs élus n'hésitent pas à promettre monts et merveilles à leurs électeurs. Ces derniers qui sont, d'ailleurs, loin d'être dupes, ne croient plus aux mirages. L'image de ces salles de meetings pratiquement désertées ou clairsemées, renseigne sur l'état d'esprit d'un électorat qui veut plus qu'on lui dise la vérité amère que de l' «assaillir» de mensonges. En effet, comment un élu dont les prérogatives sont limitées, puisse-t-il inscrire à sa feuille de route de campagne, des projets irréalisables, comme par exemple promettre de construire des unités industrielles, attirer des investisseurs, édifier des complexes touristiques ? Des projets titanesques que même le gouvernement trouverait des difficultés à concrétiser. Ainsi, après un quinquennat de crise interne, les partis toutes tendances confondues, à la faveur des «saisons» électorales, sortent de leur longue hibernation. Incompétents, inefficaces, enclins aux programmes et aux promesses creuses et à la propagande, encourageant et incitant à l'anarchie sociale, ce sont les mots utilisés par les citoyens pour qualifier la prestation des politiques. Quand un parti politique n'arrive pas à inculquer à ses militants les principes du militantisme et de les inciter à contribuer à la mise en place d'une véritable culture démocratique, il est difficile de préparer les futures générations de responsables aussi bien au niveau national que local. En somme, les discours « servis» à coup de meetings, conférences, rencontres de proximité et interventions télévisées, par les candidats sont loin de convaincre les citoyens. Ces derniers qui ne reverraient plus dans leurs quartiers leur candidat, une fois élu, veulent à leur tour être écoutés, associés à la gestion de la collectivité, et surtout respectés…