Les flux d'épargne sont très faibles à la Cnep Banque Réunis, hier, au nouveau siège central de la Cnep Banque, à l'occasion d'une journée d'étude, des banquiers et des experts ont été unanimes à souligner que le taux d'intérêt proposé aux épargnants actuellement de l'ordre de 3 % est en réalité négatif. La hausse vertigineuse du taux d'inflation enregistré ces dernières années est pour quelque chose. En effet, les banques qui souffrent aujourd'hui de manque de liquidités sont confrontées à une situation «bizarre» pour reprendre les mots de M. Bourai, cadre à la Cnep Banque, à savoir le taux de rémunération offert aux épargnants et qui est resté inchangé depuis 2015 à près de 3 %, tandis que l'inflation approche un taux de 7 %. Ceci s'est traduit, selon ce jeune banquier, par une baisse sensible de la collecte de l'épargne au niveau de la banque publique. Chiffres à l'appui, il a précisé que les excédents annuels de l'épargne ont diminué de 90,75 milliards DA en 2010 à 17,56 milliards DA en 2017. Ils sont seulement 12 % d'épargnants à choisir de déposer leur argent au niveau de la Caisse pour des motifs de rémunération, alors que plus de 63 % espèrent accéder au logement à travers le livret d'épargne vert. Mais, la vocation initiale de la Cnep de réaliser des logements neufs et de les proposer aux déposants était abandonnée durant les années 80, a tenu à souligner l'intervenant. L'amélioration du taux de rémunération demeure, selon M. Bousskine, expert économiste, un levier important pour le développement économique en Algérie. Spécialiste en la matière, il a suggéré aux responsables du secteur bancaire algérien présents à cette journée d'études d'augmenter la rémunération de l'épargne de manière à disposer de financement conséquent indispensable pour soutenir l'investissement. Affirmant que la capacité de financement de l'Etat est durablement entamée, l'économiste a relevé l'absence de données réelles sur le capital généré par l'épargne domestique. S'exprimant à ce sujet, le président de l'Association des banques et établissements financiers, Boualem Djebbar, a annoncé la création d'un observatoire national pour l'épargne qui se chargera de réaliser des études sur le marché et les attentes des déposants, ainsi que les comportements des épargnants. L'Abef se dote d'un observatoire Cette structure qui fera appel aux experts nationaux et étrangers sera placée sous l'égide de l'Abef et devra aider au développement de l'épargne. Le président de l'Abef a estimé que les taux d'intérêts appliqués aujourd'hui ne répondent pas aux attentes des déposants, car le taux d'épargne est négatif comparé à l'inflation conjoncturelle. Cependant, il a ajouté que les banques algériennes ont fait l'effort de maintenir les taux de crédits à l'investissement à un taux inférieur à 6 %. «A travers le dispositif de bonification mis en place par l'Etat, l'investisseur bénéficie d'un taux préférentiel de 3,5 % pour les crédits. Ce qui est un effort non négligeable. Il ne faut pas oublier que la baisse de l'épargne au niveau des banques s'explique principalement par une forte sollicitation des crédits, absorbés par les besoins des différents projets d'investissements», a tenu à clarifier M. Djebbar. Optimiste, le PDG de la Badr Bank ne manque pas d'ajouter que le lancement de la finance islamique par quatre banques publiques d'ici la fin de l'année va booster le secteur et permettra de disposer de liquidités.