Université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou Les étudiants du département d'anglais à l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou sont en grève, depuis trois semaines, pour s'insurger contre le climat d'insécurité dans leur campus. Un mouvement qui s'est radicalisé depuis quelques jours avec l'entrée en lice des étudiants d'autres départements du campus de Hasnaoua, à l'instar de ceux de la gestion économie, de français, de lettres arabes et des sciences politiques, qui ont décidé à leur tour de rejoindre leurs camarades du département d'anglais, pour revendiquer plusieurs points liés au volet pédagogique en plus, bien sûr, de celui lié à l'insécurité. D'ailleurs, une action commune regroupant les étudiants de plusieurs départements devait avoir lieu dans la matinée d'hier, avec l'organisation d'un rassemblement devant la bibliothèque principale de l'UMMTO. Selon Jugurtha I., représentant du comité des étudiants du département d'anglais, cette action collective qui intervient après cinq autres manifestations du genre organisées par les étudiants du département d'anglais, se veut un ultime cri d'alerte avant selon ses dires, de passer à des «actions plus radicales à l'avenir au cas où nos revendications resteront toujours lettre morte». Selon notre interlocuteur, les étudiants du département d'anglais, à l'origine de ce mouvement de protestation qui commence à gagner les autres départements du campus de Hasnaoua, se sont élevés au départ pour dénoncer l'insécurité qui règne à l'intérieur et aux alentours de leur institut. Les étudiants du département d'anglais ont entamé depuis trois semaines une grève cyclique pour dénoncer le climat d'insécurité et, surtout, en signe de protestation contre l'absence de réaction des responsables de l'université. Les protestataires, qui ont observé la semaine passé un rassemblement devant le rectorat de l'université, ont fait part des cas d'agressions, de provocations, d'intimidations, de harcèlements et de vols contre les étudiants, notamment les filles. Ces actes proviennent, selon les étudiants, de personnes étrangères à l'université, qui traversent les franchises universitaires sans aucune inquiétude, regrettent les étudiants. «Nous avons rencontrés les responsables de l'université à leur tête le recteur M. Ahmed Tessa. Nous leur avons transmis nos doléances il y a plus de deux semaines mais malheureusement, rien n'est fait», regrette un représentant des étudiants qui, tout en reconnaissant les quelques mesures d'urgence prises par le rectorat, n'a pas hésité à affirmer que «la situation ne s'est pas encore améliorée» d'où l'urgence, selon ses dires, de «prendre des mesures radicales afin de mettre définitivement un terme à ce climat d'insécurité qui risque d'avoir des conséquences graves sur les étudiants», en citant l'exemple déplorable de l'étudiant de leur département assassiné l'année passée aux alentours du campus. En plus des revendications liées à la sécurité au sein du campus de Hasnaoua, le collectif des étudiants d'anglais rejoints par leurs camarades d'autres départements, ont mis également en exergue une multitude de revendications liées au volet pédagogique. Il s'agit, notamment, de la généralisation des mémoires de fin d'études et rapports de stage pour le cycle licence, l'ouverture d'une session doctorale, la révision des systèmes de formation et l'amélioration des outils qui leur sont affectés, à savoir le volet pédagogique, les stages pratiques, les sorties pédagogiques et les bourses d'études.