Les prix du pétrole restaient stables, hier, en cours d'échanges européens, dans un marché restant dans l'ensemble prudent face aux tensions géopolitiques au Proche-Orient. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 63,41 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, était en baisse de 11 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour le contrat de décembre perdait 1 cent, à 56,73 dollars. Dans ce contexte de reprise des cours, les pays producteurs de pétrole devraient prolonger à l'unanimité fin novembre un accord de réduction de la production. Il reste à déterminer la période de prolongation qui fait l'objet actuellement de discussions. C'est ce qu'a soutenu hier le ministre de l'Energie des Emirats arabes unis, Suheil al-Mazrouei. Saluant lors d'une conférence pétrolière à Abou Dhabi le consensus des producteurs autour de cet accord, M. Mazrouei a indiqué, à ce titre : «Je pense qu'ils continueront à faire ce qu'il faut pour rééquilibrer le marché». Selon lui, il existe une quasi-unanimité aujourd'hui sur la prolongation entre les 24 producteurs Opep et non-Opep qui s'étaient mis d'accord il y a un an pour réduire la production de 1,8 million de barils par jour afin de rééquilibrer le marché, engorgé par une surabondance de l'offre. «Je n'ai pas entendu une personne parler» d'une non-prolongation de cet accord, mais la période de prolongation «fera l'objet de discussions lorsque nous nous rencontrerons», a-t-il ajouté. «J'espère que nous parviendrons à un accord qui conduira à une plus grande stabilisation et davantage d'investissements dans le marché», a poursuivi le ministre des Emirats, quatrième producteur de l'Opep. Du fait des réductions de production, les prix du brut sont remontés à plus de 64 dollars le baril, contre 40 il y a un an, et les stocks accumulés depuis 2014 ont considérablement diminué. Les ministres de l'Opep doivent se réunir formellement fin novembre à Vienne pour discuter d'une prolongation de l'accord de réduction de la production au-delà de mars 2018. L'Arabie saoudite et la Russie, autre grand producteur mondial de pétrole, y sont favorables. Les signes d'un «rééquilibrage» Le marché pétrolier montre des «signes croissants» de «rééquilibrage», a jugé hier l'Opep, qui a une nouvelle fois révisé ses prévisions de croissance de la demande pour cette année et 2018, tandis que la production d'or noir devrait croître moins fort. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) table désormais sur une hausse de la consommation d'or noir de 1,53 million de barils par jour (mbj) cette année à 96,94 mbj, contre 1,45 mbj auparavant, selon son rapport mensuel sur le marché. L'Opep constate notamment une demande meilleure qu'anticipée en Chine au troisième trimestre. L'an prochain, la consommation est attendue en hausse de 1,51 mbj, soit 130 000 b/j de mieux que la prévision publiée en octobre, du fait d'attentes plus optimistes en Europe, dans la région Asie-Pacifique et dans certains pays africains. En parallèle, l'Organisation a revu à la baisse ses prévisions de croissance de la production d'or noir, montrant des «signes croissants que le marché pétrolier avance doucement vers un rééquilibrage». Cette année, les pays non membres de l'Opep devraient certes pomper 650 000 barils par jour de plus que l'an dernier à 57,67 mbj, mais c'est 20 000 barils par jour de moins que ce que prévoyait l'Organisation dans son précédent rapport. Et l'an prochain, ils produiront 870 000 barils par jour (bj) de plus, mais l'Opep s'attendait auparavant à 940 000 bj supplémentaires. En octobre, la production non-Opep a augmenté de 68 000 mbj à 64,12 mbj. Au total, la production mondiale de pétrole a augmenté de 53 000 mbj par rapport à septembre, à 96,71 mbj. Autre signal positif pour le marché, les stocks commerciaux de l'OCDE, qui pèsent sur les cours de l'or noir, ont diminué à 2,985 millions de barils. Cela reste 154 millions de barils au-dessus de leur moyenne sur les cinq dernières années, mais ils étaient montés à 380 millions au-dessus de cette moyenne début 2016.