Participation «en force», «raz-de-marée», «tsunami électoral» ; autant de métaphores ressassées à longueur de Campagne par les représentants des formations politiques en lice pour les locales du 23 novembre. Ce que, par contre, les auteurs de ces images feignent d'ignorer, c'est le fait qu'elles véhiculent un langage provocateur, incitateur à la violence. L'épisode des «dobermans» du parti du FLN est toujours dans les esprits ; il résume à lui seul la manière avec laquelle on «convainc» ses troupes. A voire les panneaux d'affichage éventrés, les affiches des candidats arrachées ou littéralement «éclipsées» par des listes de formations rivales, ne peut qu'avoir un sentiment de rejet chez les électeurs. Les insultes et obscénités qui s'offrent aux regards des passants, ne font que desservir la classe politique, pourtant censée incarner l'éthique et le respect d'autrui. Quand les partisans de deux camps adverses en viennent aux mains, à l'image du fils d'un candidat tête de liste d'une APC de la wilaya d'Alger et d'un sympathisant d'une autre liste, il est à s'interroger sur le rôle des partis politiques dans la formation, et surtout l'éducation de leurs militants. Les actes de vandalisme perpétrés par des inconnus contre les permanences du FFS et du RND à Tizi Ouzou, relancent le débat sur la sécurité des processus électoraux. Le plus vieux parti de l'opposition a, d'ailleurs, dénoncé la multiplication des actes de violence contre ses candidats et locaux. On est en droit de s'interroger sur les motivations des auteurs et commanditaires de ces agressions. Ainsi, la violence politique ne fait que s'accentuer. La mobilisation de quelques 180 000 policiers pour sécuriser le prochain scrutin, dénote de la volonté des pouvoirs publics de veiller au meilleur déroulement de l'opération électorale. N'est-il pas donc temps que les formations politiques soignent leurs discours et l'attitude de leurs militants. Il est aussi question de proposer des solutions réalistes à leur auditoire, en ne leur miroitant pas un avenir fait d'un chapelet de mensonges et de fausses promesses. Enfin, pour que le citoyen électeur croit à la politique, il faut la lui faire aimer, lui inculquer ses valeurs…à commencer par le respect de sa volonté.