Ayant constaté une perte de terrain sur le marché algérien du véhicule neuf, notamment depuis l'instauration du système des licences d'importation, la Chine compte reconquérir sa part en installant dans le pays une usine de montage de voitures Chery QQ. Le point fort sur lequel le constructeur chinois compte le plus est incontestablement celui du prix. Pour la réalisation de ce projet, les Chinois s'appuient sur leur partenaire et distributeur local, le groupe Mazouz. Selon plusieurs sites spécialisés dans le domaine de l'automobile qui ont annoncé la nouvelle, l'usine Chery du groupe Maazouz lancera à partir de 2018 la Chery QQ à moins de 800.000 DA. L'usine sera réalisée sur une superficie de 20 hectares, aux côtés des autres projets annoncés, à savoir l'usine Chacman et Higer, qui doivent être lancés l'année prochaine. Avant la mise en place par le gouvernement algérien de la licence d'importation, à travers laquelle il comptait freiner la saignée des devises dans ce contexte de crise que traverse le pays, la Chery QQ comptait parmi les voitures les moins chères sur le marché algérien. Tout en gardant cet atout de vente, la Chery New QQ est tout de même devenue «inaccessible» pour les petites bourses, puisqu'elle se vend depuis peu d'années à 1 294 000 DA. Les premiers bus du chinois Higer qui seront fabriqués en Algérie sortiront de l'usine du constructeur, en construction à Sétif, en février 2018, avait indiqué août dernier, Ahmed Mazouz, patron du groupe éponyme. «La production va commencer en février 2018», avait assuré Mazouz, dont le groupe détient l'usine à 100%. Basée à Sétif sur une superficie de 20 hectares, l'usine Higer fabriquera des pièces de rechange pour les unités d'assemblage de la marque chinoise en Afrique. «C'est une usine qui fabriquera des systèmes CKD pour l'ensemble des usines de la marque en Afrique. Sa capacité annuelle est de 3000 bus, tous modèles confondus, dont 60% sont destinés au marché algérien», détaillait Mazouz, en précisant que l'investissement nécessaire pour la construction de cette usine est de 80 millions d'euros. «Nous allons créer 1.200 emplois directs», avait-il encore affirmé. Ces dernières années, le gouvernement a fait de l'industrie mécanique une priorité pour diversifier au plus vite la production du pays et éventuellement ses exportations hors hydrocarbures. C'est dans ce cadre que le constructeur français Renault a installé une unité de montage de véhicules dans l'ouest de l'Algérie, en attendant que son compatriote et concurrent PSA le rejoigne dans le montage des marques Peugeot et Citroên. Les constructeurs sud-coréen Hyundai et l'allemand Volkswagen ont fait de même. Devant une telle donne, les Chinois n'ont d'autre choix que de suivre les autres constructeurs s'ils veulent garder la main sur le deuxième marché africain de l'automobile, après l'Afrique du Sud. En réalité, outre le montage, la marge de manœuvre pour les Chinois est surtout dans la fabrication des pièces de rechange, ce qui ouvre une porte supplémentaire vers le marché africain. Hafid M.