Le témoignage d'un général français attribuant la mort des sept moines français de Tibhirine en 1996 à «une bavure» de l'armée algérienne «n'engage que lui», a affirmé l'ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, dans un entretien publié hier par le Quotidien d'Oran. «Les choses sont claires : les propos tenus devant un juge (et dont la publication constitue une violation du secret de l'instruction) par un officier à la retraite, dont les fonctions à l'époque des faits ne l'amenaient pas d'ailleurs à traiter cette affaire, n'engagent que lui», a dit M. Driencourt. Bien que le GIA ait avoué l'odieux assassinat des 7 moines trappistes, le général français à la retraite, François Buchwalter, ancien attaché de Défense à Alger, a attribué leur massacre à une «bavure» de l'armée algérienne dans une récente déposition devant le juge antiterroriste chargé de l'enquête en France. «La position du gouvernement français n'est pas celle de cet officier retraité», a précisé l'ambassadeur français. «Le président Sarkozy l'a redit à l'occasion du sommet du G8, il s'en tient au communiqué du GIA. Pour le reste, que la procédure se poursuive dans la sérénité», a-t-il ajouté. «La justice est saisie, que la justice dise la vérité, moi je m'en tiens quand même au communiqué numéro 44 du GIA en 1996, revendiquant l'assassinat des moines. Je n'ai accusé personne, je veux que la vérité soit faite», avait déclaré M. Sarkozy en marge du récent G8 en Italie. Le GIA avait revendiqué le 26 avril 1996 l'enlèvement des sept religieux et proposé de les échanger contre ses militants détenus. Le 23 mai, l'organisation annonçait avoir décapité les captifs en accusant la France d'avoir «trahi» les négociations. Leurs têtes avaient été retrouvées le 30 du même mois. Un ancien chef du GIA, Abdelhak Layada, a affirmé jeudi dans les colonnes de notre journal que les moines avaient bien été exécutés par son mouvement.