Les villages de la commune de Tizi Ghennif vivent un manque terrible en matière d'alimentation en eau potable. Les sources et les fontaines de la région n'arrivent pas à répondre à la demande des habitants qui ne cesse d'augmenter. Le village d'Aït Itchir, le plus peuplé de la commune, alimenté par la conduite qui passe par Sid Ali Bounab, vit sous tension chaque été. Le pompage de l'eau depuis Boumahni et Mechtras n'alimente que la ville de Tizi Ghennif. C'est pour cette raison que la direction de l'hydraulique de la wilaya de Tizi Ouzou a pris l'initiative de la mise en place d'une station monobloc de filtration des eaux du barrage numéro quatre, situé à peine à deux kilomètres à l'est du chef-lieu de la municipalité de Tizi Ghennif. Cette station a une capacité de filtrage de 1500 m3 quotidiennement. Selon nos sources, elle sera opérationnelle dans les prochains jours. Ce projet a été lancé pour répondre aux besoins constatés en alimentation en eau potable dans le versant nord de la commune de Tizi Ghennif durant ces journées caniculaires. Cette station alimentera plusieurs villages, entre autres ceux d'Aït Itchir, Ouled Messoud et Ouled Meriem. Pour rappel, les habitants de ces villages ont montré leur mécontentement en organisant deux journées de protestation durant lesquelles ils ont procédé à la fermeture du siège de la daïra. Le manque aigu d'eau dans ces villages a été la raison de ce courroux exprimé par la mobilisation d'une dizaine d'associations représentatives des villageois. En tout cas, cette solution est palliative en attendant l'eau qui sera transportée à partir du barrage de Koudiat Asserdoune, dans la wilaya de Bouira. Le manque d'eau a toujours été à l'origine de nombreuses opérations coups de force des populations qui ne savent plus à quel «puits» se vouer pour étancher une soif qui devient de plus en plus torride, alors que l'été avance et la chaleur augmente en conséquence. La dernière action enregistrée s'est produite dans la localité d'AïtYahia Moussa il y a quelques jours. Deux jours durant, les citoyens du village Tafoughalt avaient procédé, en dernier recours, à la fermeture de la RN25 et du siège de la mairie d'Aït Yahia Moussa. La RN25 qui traverse la ville d'Aït Yahia Moussa a été barricadée par des troncs d'arbres, de pierres et autres objets métalliques. La mairie a été paralysée durant toute la journée et tous les services ont été fermés par des jeunes en colère. Les protestataires avaient estimé que leur attente devenait de plus en plus insupportable, en accusant du coup les autorités locales d'avoir contraint les villageois à mener cette action pour demander plus de considération et de justice. Les villageois avaient exigé que leurs doléances soient prises en charge d'une manière sérieuse, celles-ci se résument entre autres au branchement du village au réseau de gaz naturel, à l'ouverture de pistes agricoles et au sempiternel problème de pénurie d'eau. Mais voilà que nous venons d'apprendre que cette action de protestation commence à donner des résultats, puisque la délégation formée des représentants de l'association Tadukli de Tafoughalt, qui a mené des pourparlers avec les responsables concernés au niveau de la wilaya, ont arraché l'accord pour la réalisation d'une vingtaine de puits et de captages de sources, solution à même d'endiguer le manque d'eau.