Le trafic de carburant dans le Sud est destiné à alimenter les multiples réseaux criminels sévissant dans la bande subsaharienne. C'est pour cette raison que les brigades de gendarmerie en font une de leurs priorités. Cette institution, en l'espace de deux jours seulement, fait état de la saisie de pas moins de 11 124 litres de carburants que les trafiquants tentaient d'acheminer vers les pays frontaliers. Il convient de rappeler que ce carburant est revendu à environ 10 fois son prix dans les pays en question. Il n'est plus à prouver que les contrebandiers, en échange de quelques «services de la part des réseaux terroristes, notamment leurs protection», leur livrent des quantités surprenantes. C'est dire que les saisies opérées par les gendarmes sont quotidiennes, mais également de la part des équipes mobiles appartenant aux services des douanes. Durant ces deux derniers jours, la gendarmerie nationale opérant aux frontières est, ouest et sud, ont respectivement saisi 4374 litres d'essence, 4830 litres (2670 et 2160) de mazout. Seul un Malien en situation irrégulière au volant d'une Toyota a été arrêté et présenté devant le procureur de la République. Le reste des contrebandiers ont réussi à prendre la fuite à la faveur de la complicité de certains citoyens jouant le rôle d'informateurs. Ceci dit, cette réalité n'a à aucun moment découragé les unités de la gendarmerie à traquer les réseaux en fructifiant les informations qui leur parviennent de la part d'autres citoyens. Par ailleurs, les trafiquants n'hésitent pas à s'adonner à la falsification de documents administratifs pour acheminer des véhicules. En effet, le 18 juillet à 5h du matin, les gardes-frontières de Sidi Boudjenane (Tlemcen) ont ouvert le feu en direction de deux chauffeurs de tracteurs immatriculés en Espagne après que ces derniers aient refusé d'obtempérer. Au terme de la fusillade, un des deux individus à été arrêté tandis que le deuxième a réussi à prendre la fuite.