Les opérations de fouilles archéologiques commencées récemment à la Place des Martyrs (commune de la Casbah) ont permis de découvrir une zone d'ateliers d'artisans entre le port et la haute Casbah qui remontent à l'époque ottomane, en plus d'une probable basilique qui date du IVe siècle après JC. Un accord de coopération pour le diagnostic archéologique des sites enfouis sous la place des Martyrs a été signé, mardi à Alger, entre le ministère de la Culture et l'Institut français des recherches archéologiques préventives (INRAP). En vertu de cet accord, l'opération devra être réalisée avant le lancement des travaux de la station de métro de la place des Martyrs qui sera aménagée selon la nature du site. L'accord prévoit «le diagnostic archéologique de ces sites qui remontent à différentes époques en vue de les préserver pour les génération futures», a souligné le directeur du patrimoine au ministère de la Culture, ajoutant que l'opération a été confiée à l'INRAP en collaboration avec l'office national de gestion et d'exploitation des biens culturels. L'idée de recourir à ce partenariat est intervenue lorsqu'il s'est avéré nécessaire de préserver ces sites lors des travaux du métro au niveau du tronçon Grande poste-place des Martyrs, a-t-il soutenu. De son côté, le directeur général de l'INRAP, M. Paul Jacob, a précisé que les efforts seraient orientés vers «les opérations d'exploration et de classification de tout ce que le site recèle comme pièces archéologiques qui remontent à plusieurs siècles, selon les procédés de l'archéologie préventive». Ces opérations reposeront sur l'expérience d'une trentaine d'années de cet institut et l'expertise de plus de 1700 archéologues, a-t-il ajouté. D'autre part, la représentante du centre du patrimoine universel (Unesco) qui supervise les opérations de fouilles, Mme Mounira Barka, a souligné l'importance de cette mesure qui vise la préservation des sites archéologiques des effets de la modernisation en vue de les léguer aux générations futures. Cette opération, a-t-elle ajouté, exige «un travail scientifique minutieux à même de préserver et mettre en valeur les sites archéologiques» à l'instar de la Casbah d'Alger classée depuis 1992 patrimoine universel. Entamées récemment, les opérations d'exploration ont atteint, selon des archéologues, des «étapes avancées». Ces opérations ont permis de découvrir une zone d'ateliers d'artisans entre le port et la haute Casbah qui remontent à l'époque ottomane en plus d'une probable basilique qui date du IVe siècle après J.C. Le délai fixé à l'INRAP pour la levée du chantier n'est pas précisé. Toutefois, les travaux de construction de l'extension du métro (Casbah-Grande poste) commenceront réellement une fois les fouilles terminées et les sites à préserver, dans le cadre de cette extension, indiqués. Pour rappel, c'est en avril que l'entreprise du métro d'Alger (EMA) a confié la réalisation de cette extension à un groupement d'entreprises constitués d'Andrade Guttirez (Brésil), Zagope (Portugal), Teixeira (Portugal) et de GESI-TP (Algérie). Le groupement a soumissionné pour un montant total de 11,432 milliards de dinars et un délai de 42 mois.