Délestage ou coupures d'électricité, les dégâts sont énormes et incalculables. Si les usines de moyenne importance sont pourvues de groupes électrogènes, les petits ateliers et les petits commerces sont désarmés face à ces pénuries à répétition. Personne ne trouve la parade.Exemple concret : il y a une semaine, à Staouéli, à l'ouest d'Alger, c'est pratiquement tous les commerces qui ont baissé rideau, une véritable grève, à cause d'une coupure qui a dépassé la limite du tolérable. Le citoyen se trouve ainsi privé de tout : pas de boulangerie, pas de salons de coiffure. Mais les plus touchés sont surtout les petits commerçants, comme les vendeurs de glaces, les vendeurs de produits congelés, les soudeurs, les mécaniciens ou les ateliers de réparation électrique (automobile ou autres), les cybercafés, les vulcanisateurs, les petits vendeurs de pizza et autres gâteaux et toute activité commerciale basée sur l'alimentation électrique. Une coupure dans la journée est considérée comme une catastrophe, non pas dans les ventes seulement, mais aussi sur les stocks de produits.Un manque à gagner aggravé par des pertes sur les recettes dont personne ne peut évaluer les dégâts. L'année dernière, dans une ville de l'intérieur du pays, un commerçant exaspéré par les ruptures d'alimentation a fini par déposer une plainte contre Sonelgaz, s'assurant d'abord de posséder toutes les preuves : des procès-verbaux signés par des huissiers de justice, une expertise financière et comptable sur les dégâts, et pour couronner le tout, une attestation délivrée par l'agence locale de Sonelgaz, en plus des photos et des témoignages signés et légalisés. On ne connaît pas l'épilogue de cette affaire, mais selon les juristes, la loi permet à tout usager ou client, signant un contrat avec le fournisseur d'électricité, de réclamer des indemnités sur des dommages subis soit sur des activités commerciales, soit même sur d'autres dommages causés sur des appareils domestiques.Quoi qu'il en soit, ni les pouvoirs publics, ni l'union générale des commerçants et artisans, ni les services de Sonelgaz n'ont pu quantifier, à titre indicatif, le volume des pertes pour l'économie nationale.