Pris d'un malaise alors qu'il faisait du jogging à Versailles, le président français Nicolas Sarkozy a été immédiatement admis à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce. Les services de la présidence, qui ont confirmé aussitôt la nouvelle, ont précisé que Sarkozy a été pris en charge par son médecin personnel et qu'il a subi une série d'examens complémentaires qui, pour l'instant, n'ont rien décelé de grave. L'entourage du président français dont Carla Bruni, son épouse, a évoqué une syncope vagale «mineure», assurant aussi à la presse que le président «va bien». Des propos destinés, on le comprend, à rassurer l'opinion publique sur l'état de santé du dirigeant français et sa capacité, physique et mentale, à diriger une des principales puissances mondiales. Sarkozy, qui entame la seconde moitié de son mandat, est pourtant connu pour être très actif, un sportif même qui se plaît à inviter la presse people à couvrir ses séances de jogging, y compris à l'étranger où il passe pour un infatigable homme de terrain. A 54 ans, Nicolas Sarkozy compte parmi les plus jeunes présidents qu'a connus la France, et son état de santé n'a jusqu'ici inspiré aucune source d'inquiétude, ni pour sa famille politique, la droite républicaine, réunie autour de l'UMP, qui entend rester longtemps aux commandes, ni pour ses détracteurs les plus décidés, le PS et la gauche en général. Aussi, un petit malaise ou un quelconque ennui de santé risque, à terme, d'entamer son crédit auprès de l'opinion, très regardante, on le sait, sur l'état de santé de ses dirigeants. Surtout que le malaise dont il a été pris, hier, n'est pas pour taire le doute. Le malaise vagal (ou syncope vagale) est une brève perte de connaissance due à la suractivité du nerf vague, nerf dont le rôle est de ralentir le rythme cardiaque, expliquent des sources médicales. Les syncopes vagales sont particulièrement spectaculaires, mais ne présentent pas de danger pour le patient et ne nécessitent pas de traitement spécifique, selon ces sources. Est-ce vraiment le cas ou est-ce pour ne pas inquiéter davantage l'opinion ? On sait, en effet, qu'en janvier 2008, la révélation dans un livre qu'il avait subi deux mois et demi plus tôt une «petite intervention» à la gorge, tenue secrète, avait conduit l'Elysée à assurer que la publication des bulletins de santé se ferait à un «rythme annuel», suivant les anniversaires de son élection. Mais il n'y avait pas eu de bulletin en 2008. Au début du mois, le palais présidentiel avait publié le 3 juillet un bulletin de santé de Nicolas Sarkozy, indiquant que le chef de l'Etat avait subi des examens cardio-vasculaires et sanguins qui s'étaient «révélés normaux». Pendant sa campagne présidentielle en 2007, Nicolas Sarkozy s'était engagé à publier régulièrement des bulletins de santé s'il était élu. Cinq jours après son entrée en fonction le 16 mai 2007, l'Elysée avait publié un bref bulletin de santé, assurant qu'il était «apte» à exercer les fonctions de président de la République. La santé des présidents de la République est en France un sujet sensible, notamment depuis le cancer de l'ex-président socialiste François Mitterrand (décédé en 1996), caché pendant des années. Le prédécesseur de Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac, avait connu un «petit accident vasculaire» cérébral en septembre 2005, entraînant son hospitalisation pendant une semaine au Val-de-Grâce.