Fini donc les longs et pénibles déplacements des patients de la wilaya de Tizi Ouzou, contraints, il y a quelques semaines seulement, de se déplacer jusqu'à la capitale pour subir des interventions spécifiques et des examens approfondis, tels que la coronarographie et l'angioplastie. Le service cardiologie du CHU Nédir Mohamed vient d'être doté d'une unité interventionnelle tant attendue et par les malades et par le personnel et le chef de service, le Pr Mohamed Tahmi, qui dirige d'une main de maître cette structure qui a bénéficié de moyens matériels ultramodernes en matière de cardiologie. Pour en savoir plus sur cette importante acquisition, nous avons rencontré le Pr Tahmi qui a, au-delà de sa satisfaction, bien voulu rassurer les malades sur leur prise en charge. Le Temps d'Algérie : Votre service vient d'être doté d'une importante unité interventionnelle. Comment considérez-vous cet acquis ? Pr Mohamed Tahmi : La création de cette unité entre dans le cadre du développement normal du service et sera d'un apport certain, puisqu'elle permettra la prise en charge totale et optimale des patients relevant de ce même service et qui viennent aussi, en plus de Tizi Ouzou, d'autres wilayas du pays. Cette acquisition est une nouvelle page qui s'ouvre en matière de prise en charge au niveau de notre service ainsi que pour le CHU. Elle permettra également aux 17 résidents que compte le service d'accéder aux nouvelles technologies. Parlez-nous justement des équipements... L'équipement est adéquat pour pouvoir visualiser les artères du cœur et vaisseaux périphériques et les traiter, puisqu'on a maintenant la possibilité de dilater les artères rétrécies ou bouchées. Grâce à ce matériel, on peut aussi placer des prothèses à l'intérieur des vaisseaux. L'équipement permet également de procéder à la dilatation de certaines valves et de traiter un certain nombre de troubles du rythme cardiaque, type de traitement qui se faisait principalement à Alger. Je vous informe aussi que la même activité a été lancée au CHU de Annaba et à celui de Blida en 2005. Peut-on connaître le nombre de patients traités depuis l'ouverture de cette unité ? Une trentaine de patients ont été pris en charge depuis son ouverture, il y a trois semaines. On peut actuellement prendre en charge une moyenne de cinq à six patients par jour, et nous avons pour objectif d'arriver à huit malades par jour. Concernant les pacemakers, l'activité a démarré en 2005 et on implante en moyenne 250 par an. Les pacemakers sont disponibles aussi bien pour les assurés que pour les personnes non assurées. Qu'en est-il du coût de ces interventions ? Le consommable varie de 1000 à 16 000 DA. Il y a un type de pacemaker qui peut coûter jusqu'à un million de dinars. On a déjà placé trois pacemakers un peu particuliers pour une somme de 250 000 DA. Quant aux prothèses, il y a celles qui coûtent jusqu'à 160 000 DA. Le hic avec les prothèses, c'est qu'elles sont périssables. On croit savoir que le nombre de personnes atteintes de maladies liées à la cardiologie est en constante augmentation. Peut-on en connaître les raisons ? La première cause est le changement du mode de vie, la consommation du tabac et la sédentarité. Aussi, il y a un autre facteur qui est celui du vieillissement de la population. L'âge moyen d'un Algérien est passé de 60 à 72/74 ans.