Les prix des viandes rouges ne connaîtront pas de flambée au cours du mois de Ramadhan, connu pour la forte demande sur ces produits. Et pour cause, le récent lancement du système de régulation des viandes rouges, affirme une source proche du dossier.Annoncé depuis plusieurs mois par le ministère de l'Agriculture, le dispositif se résume en une opération de stockage des viandes rouges pour alimenter le système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) dans son volet consacré aux viandes. Les quantités stockées, poursuit la même source, seront écoulées au cours du mois de Ramadhan, caractérisé par une surenchère des prix. Après le mois de Ramadhan, ce même dispositif approvisionnera le marché conformément aux besoins exprimés. Pour alimenter le système en quantités suffisantes de viandes, la société de gestion des participations SGP Proda a réussi à intéresser les éleveurs en leur proposant des prix acceptables. Concernant les quantités stockées jusque-là, la société Proda, qui dispose d'une capacité de stockage de deux millions m3, a préféré ne rien communiquer à ce propos afin de pouvoir réguler le marché. Mais ce n'est pas la totalité qui sera consacrée à la filière viande puisque cette société stocke aussi d'importantes quantités de pomme de terre, pour le compte de l'Etat. Le nouveau dispositif de régulation permettra de lutter contre la spéculation exercée par les mandataires et influer sur les prix des viandes rouges qui seront révisés à la baisse. Le phénomène de la hausse des prix est la résultante, en partie, de la spéculation, affirment certains intervenants du monde agricole. Au cours des six premiers mois de 2009, comparativement à la même période de l'année écoulée, les prix ont augmenté de 22%, a indiqué l'Office national des statistiques (ONS). Le système de régulation n'est en fait que l'aboutissement des mesures de soutien destinées à la filière de l'élevage. Les aides de l'Etat en amont de la filière, à travers notamment la suppression de la TVA sur l'aliment du bétail, l'approvisionnement des éleveurs en orge, l'ouverture des mises en défens dans les zones steppiques pour leur permettre d'avoir plus d'espaces de pâturage et l'importation de l'orge comme complément d'alimentation nécessaire pour la survie du cheptel reproducteur, devraient se traduire par un recul des prix, au grand bonheur des ménages algériens. Le dispositif s'inscrira dans la durée, affirme la même source, du fait qu'il ne s'agit pas d'une opération conjoncturelle. Ceci présage une suppression, à long terme, du phénomène de la spéculation qui gangrène l'économie algérienne. La filière des viandes connaîtra pratiquement le même sort que celui de la pomme de terre, qui s'est caractérisé par des épisodes cycliques de hausse des prix non justifiées. Depuis la mise en place du Syrpalac, en juillet 2008, les prix de la pomme de terre ont été révisés à la baisse après les pics des années précédentes lorsque les prix ont atteint les 120 DA/kg. Selon des intervenants de la filière des viandes rouges, les écarts de prix entre les différentes wilayas seront réduits. Selon eux, «rien ne justifie les prix pratiqués au niveau des grandes villes, comparativement aux wilayas de l'intérieur du pays où le kilogramme est en moyenne de 500 DA». Par ailleurs, le ministère du Commerce est interpellé pour contribuer à la régulation des prix à travers notamment la définition des marges bénéficiaires des différents intervenants de la filière des viandes.