Les délégués du Fatah, qui sont parvenus à quitter la bande de Ghaza pour la Cisjordanie en vue de participer, le 4 août, au premier congrès général organisé par ce mouvement depuis 20 ans, seront traduits en justice, a annoncé hier le Hamas. Tous ceux qui n'ont pas respecté l'interdiction faite aux membres du Fatah de se rendre à ce congrès qui se tiendra à Bethléem seront «traduits en justice dès leur retour» dans la bande de Ghaza, a indiqué un communiqué du ministère de Justice du gouvernement du Hamas. Le Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza, exige la libération des prisonniers de ce mouvement islamiste palestinien détenus par l'Autorité palestinienne comme condition à un feu vert à la participation de plus de 400 membres du Fatah de la bande de Ghaza à leur congrès. Selon des sources proches du Fatah, une douzaine de délégués de ce mouvement que dirige le président palestinien Mahmoud Abbas sont parvenus ces derniers jours à passer au travers des contrôles très stricts de la police et des services de sécurité du Hamas, notamment près du point de passage d'Erez, entre la bande de Ghaza et le territoire israélien. De nombreux délégués du Fatah ont par ailleurs été convoqués récemment par les services de sécurité du Hamas, qui leur ont confisqué leurs papiers d'identité pour les empêcher de quitter la bande de Ghaza. Les deux principaux mouvements palestiniens sont à couteaux tirés depuis que le Hamas s'est emparé par la force de la bande de Ghaza en juin 2007, délogeant les forces loyales à M. Abbas après dix-huit mois de coexistence houleuse au pouvoir. Elles ont entamé un dialogue sous l'égide de l'Egypte qui n'a pas abouti malgré plusieurs sessions tenues au Caire. Le dernier round de ce dialogue, initialement prévu le 25 juillet, a été reporté d'un mois. Le sixième Congrès du Fatah doit se tenir ce mardi à Bethléem, en Cisjordanie. Son cinquième congrès s'était tenu vingt ans plus tôt à Tunis. Les autorités israéliennes ont annoncé qu'elles autoriseraient les délégués du Fatah vivant à l'étranger, notamment en Syrie et au Liban, de participer au congrès du Fatah.