Le Fatah a voté lors d'un congrès sans précédent depuis vingt ans pour une nouvelle direction qui aura la lourde tâche de relancer le parti historique palestinien affaibli par les luttes internes et sa déroute face au Hamas. Le dépouillement des votes, qui devait commencer dans la matinée, n'aura finalement lieu qu'«à partir de 16h locales (13h GMT), voire un peu plus tard», a indiqué le porte-parole de la réunion, Nabil Amr. Ce retard vise à permettre à certains délégués de Ghaza n'ayant pas encore voté de participer au scrutin à distance, comme l'ont fait des dizaines de leurs collègues, empêchés par le Hamas d'assister au congrès à Bethléem, en Cisjordanie, a-t-il expliqué. Samedi, les délégués ont réélu le président palestinien Mahmoud Abbas à l'unanimité à la tête du mouvement qu'il dirige depuis la mort de Yasser Arafat. Quelque 2000 délégués assistant au congrès ont voté dimanche pour désigner les nouveaux comité central et conseil révolutionnaire, les instances dirigeantes du mouvement fondé par le défunt leader Yasser Arafat à la fin des années 1950. «Les débats du congrès et les élections se sont déroulés dans un formidable climat démocratique. Le congrès fut un succès au-delà de nos attentes», s'est félicité Nimer Hammad, un conseiller de M. Abbas. «Le Fatah aujourd'hui n'est plus fissuré et faible, mais fort et uni. Ceux qui se retrouvent dans une position difficile sont le Hamas d'un côté et Israël de l'autre», a-t-il ajouté. Le Fatah monopolisait le pouvoir au sein de l'Autorité palestinienne avant d'être battu aux législatives de 2006 par le Hamas, qui l'a ensuite délogé par la force de Ghaza en 2007. Son pouvoir se limite depuis à la Cisjordanie occupée par Israël. Pas moins de 96 candidats ont brigué un siège au comité central, qui compte 21 membres, et 617 autres ont concouru au conseil révolutionnaire de 120 membres. 18 membres de la première instance et 80 de la seconde seront élus, et les autres seront désignés par la nouvelle direction. De nombreux délégués ont rendu la direction actuelle du Fatah responsable de ces échecs. Le secrétaire du général du Fatah en Cisjordanie emprisonné en Israël, Marwan Barghouthi, et l'ex-chef de la sécurité préventive Jibril Rajoub apparaissent comme les prétendants les plus sérieux au comité central qui gère le Fatah au jour le jour. L'ex-homme fort du Fatah à Ghaza, Mohammad Dahlane, figure aussi parmi les candidats favoris bien qu'il soit tombé en disgrâce après la déroute face au Hamas qui lui a été largement imputée. Dans son programme politique adopté samedi, le Fatah a rappelé «son attachement à l'option d'une paix juste» avec Israël, tout en réitérant «le droit du peuple palestinien à la résistance contre l'occupation, conformément à la loi internationale». Ce programme lui a valu des critiques en Israël, mais le directeur général du mouvement israélien anticolonisation, Yariv Oppenheimer, les a tournées en dérision mardi. «Ceux qui croyaient que les Palestiniens étaient sur le point de prêter allégeance au mouvement sioniste international seront déçus, mais les réalistes qui sont prêts à analyser le congrès de Bethléem honnêtement auront vu des indications positives et sans précédent de la part des Palestiniens sur leur volonté de faire la paix avec Israël», a-t-il écrit dans un tribune publiée par le quotidien Yedioth Aharonot. * Raid aérien israélien dans le sud de la bande de Ghaza L'aviation israélienne a mené un raid dans la nuit de dimanche à lundi près de Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza, ont indiqué des responsables des services de sécurité palestiniens. Cette attaque aérienne israélienne, la première depuis le 14 juin, s'est produite dans un secteur où, selon les allégations de l'armée sioniste, des Palestiniens creusent des tunnels servant au trafic d'armes, de carburants et de marchandises depuis l'Egypte vers la bande de Ghaza, soumise à un blocus israélien depuis la prise de pouvoir dans le territoire par le mouvement Hamas en juin 2007. Le raid est venu en riposte à un tir d'une roquette et de deux tirs d'obus de mortier en direction d'Israël plus au nord, qui n'ont pas fait de blessé. Les derniers incidents du genre remontaient au 16 juillet. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu ces dernières semaines à plusieurs reprises que l'armée israélienne «répliquera à chaque tir de roquette ou d'obus de mortier» à partir de la bande de Ghaza.
Mort d'un membre du Hamas dans une prison palestinienne en Cisjordanie Un membre du mouvement Hamas est mort hier dans une prison de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, ont annoncé des sources au sein des services de sécurité.Ces dernières affirment que l'homme, Fadi Hamadneh, 22 ans, «s'est suicidé», alors que, pour le Hamas, le jeune est mort «à la suite de tortures barbares». Hamadneh, originaire du village de Assira Al Shamaliya, près de Naplouse, avait été arrêté en juin par le service des renseignements de l'Autorité palestinienne.