Cafouillage général au niveau des ports et des banques où il est fait état, selon nos sources, d'une panique qui s'est emparée des professionnels et des opérateurs, du jour au lendemain «piégés par une mesure non annoncée et sous l'effet de surprise». en effet, suite à la correspondance de l'ABEF adressée à toutes les banques de la place en date du 2 août courant, il est demandé à la communauté bancaire de rendre applicables les dispositions de la loi de finances complémentaire, notamment l'obligation de règlement des importations par crédit documentaire à partir du 30 juillet. Les banques sont sommées d'appliquer la mesure sans autre précisions. Résultat : même les marchandises «les plus sensibles arrivées aux ports ou qui sont en pleine mer se retrouvent concernées alors que les paiements ont été soit préalablement effectues soit en cours» signalent des banquiers et d'autres experts du commerce extérieur que nous avons contactés et qui ont manifesté leur étonnement quant à cet empressement. C'est le blocage total, signale un opérateur qui approvisionne le pays en quantités énormes de produits alimentaires de base et dont les navires sont en pleine mer et importés suivant un autre mode de paiement que le crédit documentaire. «Je risque tout simplement soit de voir pourrir ma marchandise, ou bien je suis appelé à faire un double paiement pour justifier l'importation, et là, je risque gros avec mon fournisseur», s'insurge-t-il. Pourquoi donc n'a-t-on pas tenu compte d'une date de référence comme celle de l'embarquement de la marchandise ou la date du connaissement pour appliquer ces mesures qui normalement devraient concerner les opérations à venir et non celles déjà engagées ? En tout cas, l'écrit appuyé de l'abef qui s'inspire d'une réunion avec les responsables de la banque d'Algérie a jeté tout le monde dans le flou et semé une panique qui pourrait coûter cher au consommateur, dernier maillon d'une chaîne qui supporte seul, par sa bourse, la moindre turbulence.