Hillary Clinton a fini par perdre patience. Désormais, elle se refuse à rester éternellement à l'ombre de son Bill et le crie sur les toits de l'Afrique. Que les étudiants rwandais, les députés républicains, ses camarades démocrates ne s'obstinent pas à confondre les rôles. C'est elle la patronne du Département d'Etat US et non pas l'ex-président des Etats-Unis, bien que celui-ci ait réussi un «coup de maître» en rentrant de Corée du Nord avec les deux journalistes américaines, pourtant condamnées à douze ans de travaux forcés. A présent, la mission de M. Clinton sous les feux de la critique, son épouse va-t-elle profiter de la campagne de ses ennemis républicains pour rehausser les épaulettes de son tailleur ? Elle pourrait bien glaner quelques points sur l'échelle de la juste reconnaissance. Surtout que celui qui a tiré la première fléchette contre Bill Clinton n'est pas n'importe qui. C'est Henry Kissinger en personne qui a été chargé de dire tout le mal que le camp républicain pense du saxophoniste en particulier et de l'Administration Obama en général. Celle qui croit avoir découvert la potion magique pour vaincre les talibans en Afghanistan au moment où l'US Army reconnaît que les lieutenants du mollah Omar ont pris le dessus. Bill Clinton peut présenter sa mission comme étant celle d'un «citoyen privé», nul n'en tiendra compte. Et sûrement pas le poids lourd Kissinger qui a publié une virulente tribune dans le New York Times, énumérant les conséquences désastreuses que pourrait engendrer le voyage hautement politique du «sauveur» chez la dynastie des Kim. Point de compliments de la part du vieux chevronné républicain, le médiateur Clinton aurait fait tout faux en se rendant à Pyongyang. En plus de mettre en péril la vie des Américains installés à l'étranger, l'époux d'Hillary aurait faussé la stratégie américaine de non-prolifération nucléaire. Avec ce «cadeau» offert au gouvernement des Etats-Unis, les Nord-Coréens auront-ils les mains plus libres pour faire tourner leurs centrifugeuses à plein régime ? Ils se payeraient même le luxe d'exporter l'atome enrichi chez certains de ses voisins alliés. Entre autre, en Birmanie où il n'y a plus aucun espoir de tirer d'affaire dans l'immédiat l'opposante Aung San Suu Kyi et le ressortissant américain à l'origine de sa mise en accusation. L'Amérique d'Obama aurait-elle un peu plus d'espoir quant à un prochain rapatriement de trois de ses ressortissants, les «randonneurs» du Kurdistan irakien, retenus aux mains du renseignement iranien ? Le seul espoir, qui serait permis dans les jours à venir, concerne Clotilde Reiss, la ressortissante française qui est jugée pour espionnage et déstabilisation du régime iranien. Il aura fallu que Nicolas Sarkozy décroche en personne son téléphone et entre en contact avec de hautes personnalités pour que l'amoureuse de la culture iranienne puisse songer à retrouver un semblant de sourire. Il est peut-être temps qu'Obama décroche le sien. Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir