Si l'application du week-end semi-universel dans le secteur administratif n'a rencontré aucun obstacle, la transition vers le nouveau week-end instauré en Algérie a complètement chamboulé les entreprises économiques privées. Contactés hier, les opérateurs économiques affirment qu'ils sont complètement déstabilisés et n'arrivent pas à décider d'un planning clair pour les nouveaux horaires de travail. La transition ne s'est pas faite de façon facile ni surtout normale dans le secteur économique privé où les chefs d'entreprise restent incapables de s'adapter avec ce changement imposé depuis la mise en application du nouveau week-end décidé, désormais, pour le vendredi et samedi. «Nous sommes complètement perdus. Ce n'est pas encore clair pour nous dans la mesure où nous n'arrivons pas à fixer les nouveaux horaires de travail» nous ont-ils affirmé. Les chefs d'entreprise dans l'embarras Beaucoup de ces entreprises ont ouvert hier. Mais beaucoup ont hésité entre libérer les travailleurs ou les retenir pour une journée ou une demi-journée de travail. L'activité n'a pas été dense en cette journée de repos. La place a été cédée à de multiples interrogations soulevées par les chefs d'entreprises sur le comment de l'application de ce week-end. «On se pose entre nous des questions et chacun dit qu'il a suivi le fonctionnement des établissement publics sans être très convaincu de cette mesure. On cherche à instaurer un régime de travail applicable à ce changement mais il a été, pour nous, difficile de le faire», ont affirmé des opérateurs. Ils affirment que les entreprises économiques, les unités de production et usines ont toujours instauré 44 heures de travail réparties sur 6 jours. «Le travail est réparti sur 6 jours de la semaine en intégrant une demi-journée les jeudis pour totaliser les 44 heures de travail par semaine comme stipule la loi. Mais là, on a décidé de changer le week-end en maintenant le vendredi comme journée de repos officiel et le samedi comme deuxième jour de repos pour les fonctionnaires. C'est-à-dire deux jours de week-end», a expliqué un chef d'entreprise. «Il est évident pour les administrations d'avoir deux journées de repos. Ce n'est pas le cas pour nous, puisqu'il nous est impossible d'obliger les travailleurs à se déplacer samedi pour assurer une demi-journée de travail alors que c'est une journée de repos pour les autres», a encore expliqué un autre. «Comment appliquer cette mesure ? Allons-nous ramener les travailleurs samedi, décrété journée de repos, en les payant en conséquence, c'est-à-dire en double journée avec le droit à une récupération, ou allons-nous libérer tout le monde pendant deux jours de repos total, se sont-ils interrogés. Situation équivoque «C'est le déséquilibre total pour nous. Les deux options envisagées ne règlent pas le problème et nous mettent dans l'embarras total. Il y a un calcul à faire en termes d'heures de travail, de payement, de rendement et de productivité. Décider de deux jours de repos aura beaucoup de répercussions sur la production nationale, et priver les gens d'un repos autorisé par les pouvoirs publics sera mal pris par les gens. Comment faire ?» Les opérateurs interpellent le ministre du travail et de la sécurité sociale pour donner plus d'éclaircissements et d'explications concernant les heures de travail et l'application de ce nouveau week-end dans le secteur économique. «Si l'on décide de deux journées de repos, il faut trouver une solution pour récompenser les heures de travail perdues. Allons-nous prolonger les horaires de travail de la semaine pour passer de 8 à 9 heures de travail par jour, ou allons-nous faire travailler les gens le samedi en appliquant la loi dans sa rigueur ?», s'interrogent-ils, en précisant que cela aura des répercussions lourdes sur l'entreprise. Pour rappel, Tayeb Louh, ministre du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale s'est expliqué auparavant à propos de l'application du week-end semi-universel. Tout en soulignant le caractère de souplesse dans l'application de ce week-end, le ministre a souligné que son application dans le secteur économique se fait en fonction des contrats et conventions signés entre les deux parties. Il a également précisé qu'il n'y a aucune loi qui fixe le week-end dans le domaine de l'économie où l'application se fait en fonction des spécificités de chaque secteur d'activité. Des explications jugées insuffisantes par ces opérateurs qui demandent plus de clarté et de précisions.