La suspension du crédit automobile a laissé perplexes beaucoup de concessionnaires et de revendeurs à Oran. Ces derniers affirment que depuis la promulgation de la nouvelle loi de finances, leur avenir s'est assombri et personne ne peut prédire de quoi sera fait demain. Le représentant d'un constructeur français se dit ruiné par les nouvelles dispositions de la LFC 2009. «Figurez-vous que j'ai contracté un crédit bancaire pour aménager un "blue point" dans la zone de show-rooms, non loin de l'aéroport international d'Es senia. J'avais aménagé cet espace, un véritable fleuron du marché de l'automobile en tenant compte de plusieurs paramètres dont l'évolution de mon chiffre d'affaires. On nous avait sollicités pour participer à la création d'un pôle de développement de la ville, mais aujourd'hui tous nos projets tombent à l'eau», dira-t-il avec dépit. Deux zones de show-rooms étaient prévues non loin de la zone industrielle d'Es Senia et dans la région de Bir El Djir. Le projet avait même reçu la bénédiction du chef de l'Etat lors d'une de ses visites à Oran, qui avait appelé les responsables locaux à encourager les investisseurs à exploiter ces zones dans le cadre de concessions foncières, rappelle-t-on. Depuis, plusieurs revendeurs et concessionnaires se sont installés dans cette zone qui devait servir de vitrine au marché de l'automobile. Peugeot a réalisé un "blue point", un espace d'exposition, de vente et de maintenance des véhicules du constructeur français. Des équipements d'accompagnement à l'instar d'une cafétéria, d'un restaurant, d'aires de détente et de manèges pour enfants devaient compléter cette installation inaugurée il y a quelques mois dans le rond-point de l'aéroport d'Es Senia. Aujourd'hui, l'avenir de ce projet qui devait créer des dizaines d'emplois est incertain, affirment des ouvriers de l'entreprise. Un autre constructeur, le chinois Chana, connaît lui aussi des difficultés. Son show-room aménagé à Fernandville n'attire plus de monde. Il a même entamé le dégraissement de son personnel en mettant au chômage technique des mécaniciens et des agents de vente. En attendant, plusieurs revendeurs ne savent plus quelle parade adopter pour doper leur activité, rentabiliser leurs installations et rembourser les crédits dont certains commencent à arriver à échéance.