. Le constat est amer pour bon nombre de citoyens qui n'arrivent pas à comprendre à quelle logique répond la réalité des prix. Aussi bien dans les zones rurales que dans les grands centres urbains, la tendance est à la hausse, et rien pour le moment n'indique qu'elle pourrait s'inverser dans les prochains jours. Une virée dans les marchés du centre-ville à la veille du mois sacré donne le tournis. Les prix des légumes et fruits de saison ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Les commerçants que nous avons approchés ont indiqué qu'ils subissent au même titre que les consommateurs les hausses imposées par les nombreux intermédiaires qui ont squatté les réseaux de distribution. «Faites un tour au marché de gros et vous verrez que les marges bénéficiaires que nous nous accordons ne sont pas exagérées. Il existe toute une faune d'intermédiaires qui rôdent dans les marchés de gros et qui modulent les prix des fruits et légumes à leur convenance», dira, avec dépit, Antar, un commerçant installé depuis plusieurs années au marché de la rue des Aurès (ex-la Bastille), un lieu qui constitue un véritable indicateur sur les fluctuations du marché des fruits et légumes. Les revendeurs qui déclarent leur impuissance restent sceptiques sur l'incidence des déstockages de certains produits à la veille du ramadhan. «Vous verrez, sitôt mises sur le marché, ces quantités tomberont dans l'escarcelle des intermédiaires. Aujourd'hui, le marché ne répond pas à la loi de l'offre et de la demande. Il répond à une autre logique, celle de ceux qui louent des chambres froides pour emmagasiner de grandes quantités de produits agricoles et agir ainsi sur la tendance des prix à leur guise .» Ils estiment que le système du Syrpalac prévu pour réguler le marché des produits de première nécessité sera dépassé dans quelques mois. «Il faut réorganiser tous le secteur du commerce. Il ne faut laisser aucun espace de liberté au commerce informel. C'est à cette condition seulement que les prix retrouveront un équilibre et que le marché retrouvera sa stabilité.» Cette flambée qui caractérise tous les marchés de la capitale de l'Ouest n'a épargné aucun produit. Il y a quelques jours, la sardine a été cédé à 200, 250 voire 300 DA le kilo. Le hic dans cette histoire est que les revendeurs ne sont pas offusqués par les remarques des clients. «Si vous n'achetez pas, je le remettrai au frigo et demain vous le paierez au même prix avec la fraîcheur en moins», affirme un poissonnier d'Es Seddikia qui ne range son étal qu'à la tombée de la nuit. Pourtant la réglementation interdit la vente de poisson au-delà de certains horaires et dans des lieux qui ne sont pas dotés d'équipements de conservation et de réfrigération. Mais qui veille au respect de cette disposition réglementaire aujourd'hui ?