«La garantie de la ressource en eau demeure un défi majeur pour notre pays situé en zone semi-aride, en même temps qu'il s'agit là d'un facteur fondamental pour le développement de la population et pour le développement économique du pays dans tous les secteurs», a déclaré dimanche dernier le président de la République, Abdelaziz Bouteflika , lors d'une réunion restreinte d'évaluation consacrée au secteur des Ressources en eau. Considérant que le secteur a enregistré des progrès incontestables, le chef de l'Etat a toutefois instruit le ministre des ressources en eau, Abdelmalek Sellal, de poursuivre la stratégie de mobilisation des ressources hydriques du pays, à savoir les eaux de surface, les nappes ou le dessalement d'eau de mer. «Cet effort doit se poursuivre d'une manière progressive et intégrée, et en tenant compte du niveau des déficits à travers les différentes régions du pays, notamment les Hauts Plateaux appelés à devenir à terme la dorsale de la politique d'aménagement du territoire, et en accordant davantage d'importance aux besoins de l'irrigation pour l'agriculture que nous devons promouvoir», a-t-il estimé. En matière d'assainissement, le président de la République a ordonné le développement de la formation et du recyclage des cadres et des compétences du secteur pour améliorer les capacités d'encadrement et de maîtrise d'ouvrage ainsi que de managements des projets hydrauliques et d'exploitation des ouvrages et réseaux. Il a indiqué dans ce cadre qu'à ce stade, j'attends une meilleure maîtrise des coûts et une qualification plus grande en matière de gestion des réseaux dans les villes». Cependant, «cela doit également s'accompagner d'un effort intense de formation de capacités et compétences nationales que ce soit au niveau des universités ou par la création de grandes écoles spécialisées, car le développement du secteur représente près de 10 milliards de dollars investis par l'Etat durant les cinq dernières années seulement». Abdelaziz Bouteflika attend également, a-t-il dit, la promotion d'une véritable économie de l'eau dans le pays, en valorisant cette ressource, en rationalisant son usage et en mobilisant l'autorité pour que chaque consommateur s'acquitte de ses redevances. Le prochain programme, selon lui, devra notamment contribuer à la consolidation des résultats obtenus par le secteur et asseoir dans notre pays une réelle gestion intégrée de l'eau dans ses différents usages domestiques, agricoles et industriels. En conclusion, le chef de l'Etat a appelé les citoyens à adhérer à une démarche solidaire et équitable de valorisation et d'économie de cette ressource rare et fragile. Plusieurs projets à réaliser en 2010-2014 S'agissant du programme de développement du secteur des ressources en eau pendant le quinquennal 2010-2014, il recouvre notamment la construction de nouveaux barrages et la surélévation de certains en place, pour porter les capacités de retenues des eaux de surface de 7,1 à 9,1 milliards de mètres cubes, soit une augmentation de plus de 30%. Il prévoit également la réalisation de six grands projets de transfert et 14 adductions majeures, en plus de la réhabilitation des réseaux d'alimentation en eau potable de 32 villes ainsi que la réhabilitation des réseaux d'assainissement de 24 villes. Il est encore question de réaliser 64 nouvelles stations d'épuration des eaux usées pour atteindre une capacité totale de traitement de 740 millions de mètres cubes par an, des travaux d'aménagement hydro-agricoles sur 125 000 nouveaux hectares et d'une centaine de nouvelles retenues collinaires pour l'irrigation agricole. En parallèle, le programme quinquennal 2010-2014 verra la prise en charge de chantiers stratégiques dans le domaine hydraulique, notamment, la mise en place de réserves régionales stratégiques de ressources en eau, le développement du potentiel d'irrigation au profit de l'agriculture, l'économie de l'eau, et l'exploitation des systèmes hydrauliques complexes ainsi que l'amélioration du service public de l'eau et de l'assainissement.