Les quartiers du centre-ville algérois connaissent, malgré la disparition de quelques coutumes, des ambiances particulières durant le mois sacré. L'activité humaine pendant Ramadhan ne s'arrête pas, particulièrement après le f'tour. A Bab El Oued, par exemple, l'ambiance est bon enfant sur l'esplanade d'El Kettani. Fruit de travaux d'aménagement après les inondations de 2001, El Kettani permet aux amoureux de la mer d'être en perpétuel contact avec les eaux, et ce, même durant le mois sacré. Les lampadaires éclairent l'ensemble du périmètre qui fait face à la mer. Les immeubles de l'avenue principale brillent de blancheur grâce à leur récente opération de toilettage. Des vendeurs de cacahuètes permettent de déguster des produits à la saveur ramadhanesque en contemplant la mer, tout en appréciant les échos des vagues qui meurent sur les rochers. Après les tarawih Les cafés sont bondés. Ils sont envahis par des jeunes et moins jeunes qui investissent les lieux jusque tard dans la nuit et prennent plaisir à siroter des boissons sur les terrasses. La musique chaâbi des Dahmane El Harrachi, Guerrouabi et Ezzahi nous rappelle une vie d'autrefois, qui ne revient que durant le mois sacré. Du côté des arcades, les magasins ouvrent les uns après les autres. Certains ont, à l'occasion du mois du Ramadhan, baissé les prix. Des dizaines de femmes longent la partie haute de l'esplanade. Accompagnées de leurs fillettes, elles discutent de la vie quotidienne dans un espace sécurisé. En outre, des milliers d'habitants des quartiers de Zghara, Oued Koriche, Triolet et de Climat de France descendent à Bab El Oued pour se fondre dans la masse. A leur grande joie, les magasins restent ouverts même après minuit. C'est, pour eux, l'occasion de profiter des soirées ramadhanesques dans un Bab El Oued illuminé. Le regard vers Notre-Dame Synonyme de tolérance religieuse, les enfants du quartier fixent parfois le regard vers Notre-Dame-d'Afrique, située sur les hauteurs de Bologhine. Pour le moment, les enfants profitent des dernières semaines de vacances. Des parties de foot interminables sont improvisées sur l'esplanade et pour d'autres des courses en vélo. Au manège, des pères de famille offrent un moment de plaisir à leurs bambins, tout en se voyant obligés de leur payer des sucreries proposées par les vendeurs qui ont pour la plupart étalé les friandises depuis le début du mois sacré. Débrouillardise oblige. Outre le quartier de Bab El Oued, Sidi M'hamed et Belouizdad demeurent les seuls endroits où les souvenirs d'antan resurgissent.