La rentrée des classes se fera cette année avec l'association de deux couleurs qui unifieront le pas de nos enfants, mais ces couleurs sauront-elles unifier les tentacules d'un marché de tabliers qui ne finit pas de se transformer ? La directive du ministère de l'Education nationale qui fait du port du tablier une obligation pour les écoliers à partir de la prochaine rentrée scolaire, est tributaire de toute une activité, puisqu'il demeure en la confection de huit millions de tabliers une industrie florissante, qui du coup permet aux uns de tirer des bénéfices à ne pas sous-estimer. Mais derrière tout ça, la disponibilité du tissu bleu destiné aux tabliers des garçons est sujette à une certaine spéculation, puisqu'elle se fait rare sur le marché et même introuvable des fois, ce qui peut expliquer son prix à 70 DA le mètre rien que pour le deuxième choix qui vient de Chine, tandis que le tissu de meilleure qualité qui vient de Thaïlande reste rare sur le marché algérien. «Un tissu qui était disponible il n'y a pas longtemps, mais dont de grandes quantités ont disparu des étalages juste après la directive en question», explique un grossiste. Tout en précisant que les arrivages relatifs aux commandes faites juste après la parution du nouveau règlement, ne peuvent se faire dans des délais inférieurs à trois mois. Ainsi, les quantités de ces tissus qui existaient sur le marché ont disparu pour laisser place à un approvisionnement au compte-gouttes d'un marché dont les besoins en cette matière restent très importants. Par ailleurs, un grossiste du côté de la rue de la Lyre à Alger nous fait savoir la réprobation de beaucoup de commerçants qui ont des quantités importantes de tabliers pour enfants mais en tissu noir, puisque «comme tout le monde le sait, le port du tablier par les écoliers à partir de cette rentrée était prévu depuis janvier, et alors le port du noir par les garçons était prévisible pour beaucoup d'entre nous, c'est ainsi que la plupart des confectionneurs ont tablé sur le tissu noir, d'où des quantités importantes de tabliers confectionnés». Des quantités qui malheureusement feront place à un stockage dont l'écoulement ne peut se faire tout de suite, sinon jamais. Ces grossistes disent que de telles pertes leur seraient bien évitées «si la directive du ministère avait pris le temps nécessaire pour être appliquée, puisqu'on aurait aimé avoir une durée de manœuvre afin de marquer la transition». Au milieu de tout ce labyrinthe, les parents ne savent pas comment gérer l'argent de la rentrée en fonction de ce nouvel article. Ainsi, les pères de familles nombreuses auront du mal à se procurer des tabliers à tous leurs enfants scolarisés, qui à défaut de bleu risqueront-ils quelque chose dans leur scolarité ?