C'est dans une ambiance de fête qu'un hommage a été rendu à Lili Boniche. Le jardin du Centre culturel français n'arrivait pas à contenir les spectateurs de différents âges venus de plusieurs lieux d'Alger pour assister à ce spectacle donné dimanche. Animé par le chanteur Salah Gaoua, qui a su par cette prestation donner du charme à cette soirée où des jeunes et moins jeunes avaient dansé toute la soirée aux rythmes de chansons de Lili Boniche, de cheikh El Hasnaoui, de Bond Blond, de Ahmed Wahbi et autres chansonnettes chaâbi. L'ouverture de cette soirée s'est faite avec la fameuse chanson andalouse Ya Qalbi Khali El Hal Issir Ala Halou. Admirablement interprétée par cet ensemble de musiciens. Les femmes présentes n'ont pas manqué de lancer des youyous, ce qui a donné à cette soirée un caractère de «ârs». Le chef d'orchestre Bouazara, qui n'a pas manqué d'assister à cette rencontre, nous a déclaré que «la musique andalouse est universelle et une chanson pareille peut être interprétée de différentes façons». Lili Boniche est né en 1921 à Alger et décédé le 6 mars 2008 à Paris. C'est un célèbre chanteur juif d'Algérie de musique arabo-andalouse. Son répertoire comprend des styles variés comme le chaâbi et les rumbas algéroises très populaires. Ses parents sont originaires d'Akbou, en Kabylie. Son père, mélomane et musicien convaincu, a encouragé les dispositions musicales de son fils en l'envoyant comme élève dès son plus jeune âge chez Saoud l'Oranais, maître de la musique classique arabo-andalouse. Il fréquente ensuite des écoles de musique réputées, comme El Moutribia et Al Moussilia. A 15 ans, le directeur de Radio Alger lui confie l'animation d'une émission consacrée au répertoire hawzi. Lili Boniche est un innovateur dans le sens où il modernise radicalement son style pour satisfaire un public en quête de modernités. Il se produit dans une multitude de cabarets orientaux où le style oriental se mêle allégrement aux rythmes occidentaux, au jazz et aux musiques afro-latines en vogue. Une chanson de Lili Boniche, Ana El Werka, fut utilisée pendant près de huit ans pour le générique de l'émission culturelle de France 2, «Des mots de minuit». En 2005, un film lui a été consacré où l'on trouve d'autres chanteurs de son époque, tels que cheikha Reinette El Wahrania, cheikha Tetma, Lili Abbasi, Fadhila D'ziria et le grand maître de la chanson chaâbi El Hadj M'hamed El Anka avec sa chanson El Hamdoulilah Mabqache Istiîmar fi Bladna.