La prolifération inquiétante des sangliers en milieu suburbain à Annaba, notamment dans les quartiers Errym, 5 Juillet, Bouhdid et Bouguentas, tous situés en contrebas du mont de l'Edough, inquiète au plus haut point les populations locales. Leur nombre, allant toujours s'accroissant depuis le début des années 1990, a débordé les pâturages, les maquis et le dense massif forestier qui font la beauté et la richesse agropastorale des villages et hameaux des zones s'étalant de Berrahal à Chetaïbi et d'El Eulma à Aïn Berda. On signale que les bêtes sauvages sortent quotidiennement des maquis en quête de nourriture et se hasardent même jusqu'aux abords des cités habitées pour y fouiller dans les décharges d'ordures ménagères. Les habitants se rappellent que pareille situation a été déjà vécue dans cette région vers la fin des années 1990 et qu'elle avait nécessité l'organisation d'une dizaine de battues pour éradiquer temporairement le phénomène qui avait pris une tournure inquiétante. Ces mêmes habitants vous diront en effet que des citoyens avaient été attaqués et gravement blessés par des suidés aux alentours de l'aéroport Rabah Bitat de Annaba et surtout du risque que ceux-ci faisaient courir aux appareils décollant ou atterrissant sur les pistes. Les zones d'habitations, situées au piémont des monts de l'Edough, et même certains centres urbains, notamment de la plaine ouest de la Coquette et de Berrahal, sont infestés par une horde de sangliers qui menacent les ruraux et leurs cultures. Aujourd'hui, plus que jamais, les populations veulent en finir avec ces «envahisseurs» pas comme les autres. Les sangliers occupent des plaines entières et menacent aussi bien les cultivateurs, dont ils dévastent les récoltes agricoles, que les populations rurales. Il ne se passe pas un soir sans que des citoyens se retrouvent nez à nez face à ces redoutables phacochères. Des sources crédibles rapportent en effet que des citoyens avaient été attaqués et gravement blessés par des suidés aux alentours de Berrahal. Que faire face à une situation stressante pour le citoyen qui s'aggrave de jour en jour ? D'autant qu'il devient de plus en plus difficile de se déplacer de nuit à pied, en vélo, voire en voiture sur les routes de Chetaïbi, Berrahal, Oued El Aneb et Treat, entre autres. Le danger guette à tout moment. «Les gens ici ne s'aventurent jamais, notamment durant la période hivernale, même pour une urgence médicale, tant les lieux sont investis par des meutes de sangliers qui sont attirées par les décharges publiques et sauvages. Ces bêtes sauvages sortent quotidiennement du maquis de l'Edough en quête de nourriture, se hasardant jusqu'aux abords des cités pour y fouiller dans les décharges d'ordures ménagères», a tenu à témoigner un habitant de la cité de Draâ Errich, dans la commune d'Oued El Aneb.