Le diabète et le jeûne. Ce sujet revient à chaque mois de ramadhan et constitue le cheval de bataille des différentes associations de diabétiques implantées sur le territoire de la wilaya de Béjaïa, lesquelles s'échinent à sensibiliser cette catégorie de malades quant aux risques qu'ils encourent en observant le jeûne. Le problème réside dans le taux de glycémie qu'il faudra surveiller. Celui-ci ne doit ni baisser ni augmenter. Beaucoup de diabétiques ignorent cette donne et s'exposent parfois à la mort. D'ailleurs, les services des urgences des différents hôpitaux de la wilaya reçoivent chaque jour des diabétiques mal en point qui viennent réguler la glycémie et faire d'autres soins liés à leur maladie. Ce sont des diabétiques qui ont jeûné et qui ont eu des problèmes. C'est dans le but d'éviter toutes ces tracasseries à ces malades chroniques que les associations des diabétiques effectuent des sorties sur le terrain pendant ce mois de ramadhan afin de sensibiliser les malades sur les risques du jeûne sur leur santé. Dans la wilaya de Béjaïa, l'on compte quelque 10 000 diabétiques éparpillés à travers les localités. A Béjaïa, l'on compte 3500 diabétiques et à Akbou environ 2000. C'est dire que ces deux localités comptent un peu plus de 50% du nombre de diabétiques dans cette wilaya. Toutefois, ce chiffre est loin de refléter la réalité, en ce sens que beaucoup de diabétiques ne sont pas recensés, ce qui fausse quelque peu le chiffre avancé. Cette maladie demeure encore un sujet tabou parmi la population. Des diabétiques jeûnent par pudeur ou par ignorance Ce ne sont pas évidemment tous les diabétiques qui crient sur les toits qu'ils sont comme tels ! Autre problème, et pas des moindres, le manque de campagne de dépistage du diabète dans la wilaya. Beaucoup de personnes sont diabétiques mais ne le savent pas car cette maladie est insidieuse, et ce, jusqu'à ce que les premiers symptômes se révèlent au grand jour. A ce moment-là, il est déjà trop tard, le diabète s'installe alors durablement, qu'il s'agisse du diabète de type I (insulinodépendant) ou de type II (diabète non-insulinodépendant). Durant ce mois de ramadhan, les associations de diabétiques de Béjaïa, Akbou, Timezrit, pour ne citer que celles-ci, prévoient des conférences-débats, des sorties sur le terrain, des expositions et un tas d'activités entrant dans le cadre de la sensibilisation de cette frange de la société sur la conduite à tenir durant le ramadhan. Toutefois, ces associations ont du pain sur la planche eu égard à la difficulté qu'elles rencontrent, pour ne pas dire la résistance, de la part de quelques diabétiques qui par pudeur où par ignorance s'entêtent à observer le jeûne malgré la maladie. Il ne faut pas perdre de vue qu'il y a des cas où le médecin peut tolérer le jeûne, toutefois en prenant des précautions afin de ne pas exposer le malade au risque des perturbations de la glycémie qui peuvent être fatales, comme le coma puis la mort.