«C'est une très bonne et grande nouvelle», a répondu hier Farouk K'sentini en apprenant que quatre détenus algériens ont bénéficié de mesures de grâce du Guide de la révolution libyenne Mâamar El Kedaffi. Une amnistie prononcée, comme à l'accoutumée, à l'occasion de la commémoration du 40e anniversaire de la révolution du 1er septembre 1969. En affirmant qu'il n'a pas encore pris connaissance de cette nouvelle, le président de la commission consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CCPPDH), M. K'sentini, estime que cet acte «très positif» dénote d'un début de dénouement de la crise. «Cela veut dire que le dossier des détenus algériens en Libye est sur la bonne direction. Ça va vers le règlement définitif de ce problème» a-t-il affirmé. Maître K'sentini a souhaité voir les autres détenus bénéficier des mêmes mesures dans les plus brefs délais. «Nous espérons que les autres cas vont suivre et revenir au pays et à leurs familles indemnes» a-t-il ajouté. Contrairement aux années précédentes, la grâce en Libye a concerné cette fois-ci les algériens. Ils sont au nombre de quatre dont deux femmes et deux hommes originaires de Annaba, Tébessa, Batna et Touggourt. Ces détenus ont été condamnés à de légères peines dont ils ont déjà purgé la moitié. «Selon les dernières statistiques que nous avons effectuées, le nombre total des prisonniers algériens détenus en Lybie est de 56», a encore affirmé M. K'sentini. Blocage du dossier Ce dossier, faut-il le rappeler, a connu de multiples difficultés et son règlement, pourtant pris en charge par de nombreuses négociations et accords, tarde toujours à se faire. La première étape franchie dans ce sens a été la signature, en 2008, d'un accord portant sur le transfert des détenus avec ouverture d'une coopération judiciaire en la matière, à l'occasion de la visite effectuée par El-Baghdadi Ali El-Mahmoudi, le secrétaire du Comité populaire général de la Jamahiriya libyenne. Cet accord a été signé, en plus de plusieurs autres accords commerciaux et d'échanges, après plusieurs mois de discussions entre les deux pays. Cette étape n'a pas apporté ses fruits dans l'immédiat, ce qui a nécessitait la relance du dossier auprès des autorités libyennes. Les conditions posées par la Lybie avaient trait à un échange de prisonniers entre les deux pays, ce que l'Algérie a complètement rejeté en raison des motifs de condamnation des détenus libyens à Alger et qui sont liées au terrorisme. Cette même question a été évoquée en mai 2009, lors de la visite de fils du guide libyen Seif El-Islam El Kadaffi. Lors d'une déclaration faite à l'ENTV, il a assuré qu'il allait intervenir personnellement pour trouver les solutions idoines. «La situation juridique des prisonniers algériens sera réglée dans les jours à venir» a-t-il indiqué. Il a également souligné qu'il n'avait pas suffisamment d'informations sur le sujet mais qu'elles «étaient de bon augure». Le fils du colonel El Kadaffi avait eu des discussions avec le chef de l'Etat à propos de ce dossier. Cette question a été également à l'ordre du jour de la visite effectuée par le président Abdelaziz Bouteflika en juin dernier. A noter enfin que ces détenus ont été condamnés à la perpétuité, à la peine capitale, et à l'amputation de la main. D'autres seraient toujours en attente de leur procès.