26 prisonniers algériens détenus en Libye sur les 56 ont été effectivement graciés par le président El-Gueddafi à l'occasion du 40e anniversaire de la révolution du 1er septembre. C'est ce qu'a confirmé, hier, Maître Farouk Ksentini, président de la commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l'homme contacté par téléphone. « C'est un bon signe», dira-t-il en certifiant qu'il a même eu d'autres échos confirmant d'autres libérations qui vont intervenir très prochainement. Une nouvelle qui va sans nul doute réjouir les familles des détenus qui ont interpellé le chef de l'Etat pour qu'il intervienne auprès du leader libyen Mouamar El Guedafi sur cette question. Notre interlocuteur s'étonne cependant de la non médiatisation de cet événement qu'il qualifie de très «important». A titre de précision, Maître Farouk Ksentini explique que les prisonniers devraient rejoindre leurs familles sans subir aucun autre jugement par les autorités algériennes. Interrogé par ailleurs sur l'affaire du diplomate Mohamed Ziane Hasseni ayant demandé dernièrement à la justice française un non-lieu, le président de la commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l'homme pense que le mis en cause devrait obtenir le non-lieu, dans l'absence de charges précises contre lui. Rappelons dans ce sens que Maître Ksentini avait toujours eu cette conviction et ce depuis le déclenchement de cette affaire, étant donné que le test ADN a été négatif comme l'ont été les autres éléments cités dans le dossier. Etant le seul ayant évoqué à mainte fois le sujet de l'amnistie générale, suscitant ainsi les questionnements de certains observateurs, le président de la CNCPPDH affirme, comme pour fermer la porte à toute spéculation, qu'il s'est prononcé pour donner un simple point de vue personnel. «Personne ne peut m'empêcher de donner mon point de vue. Je ne comprends pas pourquoi des gens qui se prétendent démocrates refusent une opinion différente», a-t-il dit. «Je pense que 2010 sera l'année de l'amnistie générale pour tourner la page, nous avons pris beaucoup de temps. J'espère qu'il y aura cette amnistie générale pour tourner définitivement la page. Il faut voir la situation des autres pays. Il n'y a aucun pays ayant connu une guerre civile qui n'a pas fini par une amnistie générale. C'est notre destin. Le référendum est sans doute le meilleur moyen pour que le peuple donne son avis sur ce dossier sensible», avait déclaré dernièrement Maître. Ksentini sur les ondes de Radio Algérie internationale. Ce qui a suscité l'étonnement de certaines parties qui se sont interrogées sur les «dessous» de ces déclarations alors que le premier magistrat du pays n'a encore rien dit sur la question. A titre de conclusion, notre interlocuteur fera savoir que la sous-commission en charge de faire une enquête sur l'école algérienne devrait être sur le terrain normalement à compter de la semaine prochaine. Le but étant de prendre la température des droits de l'homme au niveau des établissements scolaires.