Les citadins démunis de moyens de transport personnel se plaignent de l'arrogance et du manque de professionnalisme des chauffeurs de taxi. Le constat fait dans la capitale laisse perplexe et ne présage pas d'une amélioration de la situation, vu la complexité du problème. En effet, de nombreux citoyens déplorent le manque de professionnalisme qui gangrène la corporation des chauffeurs de taxi. Des taxis urbains ne sont pas concernés par ce contentieux puisqu'ils travaillent sur des lignes bien précises, telles que 1er Mai - El Madania ou Audin - El Mouradia. Les chauffeurs de taxi, plus communément appelés en arabe dialectal «taxi compteur», travaillent à leur aise et comme bon leur semble, comme s'ils étaient à l'abri du besoin, peut-on entendre de la bouche de nombreux compatriotes. Outre le refus de transporter de potentiels clients vers leur lieu d'habitation, des chauffeurs de taxi proposent d'emmener d'autres à des prix exorbitants. Ce qui est encore plus désolant, c'est que certains chauffeurs de taxi exigent des tarifs insupportables pour les bourses moyennes. A titre d'exemple, au lieu d'enclencher le compteur, le chauffeur indique que de tel à tel endroit, c'est 300 DA minimum. Parfois, ils demandent une somme atteignant les 500 DA. Après le coucher du soleil, des chauffeurs de taxi pensent à s'enrichir en une seule nuit de travail. Arpentant les grands boulevards de la capitale, ils ne s'arrêtent que pour les couples ou les familles composées, généralement, de trois membres. Pensant que ces derniers n'ont pas le choix et qu'ils doivent regagner leur demeure dans les plus brefs délais, des chauffeurs profitent de l'aubaine. Ils ne transportent qu'au-delà de 600 DA. Quel paradoxe, lorsqu'on sait qu'à partir d'Alger, un taxi interwilayas peut transporter à Tizi Ouzou pour 200 DA seulement, 500 DA à Bou Saâda, 800 DA jusqu'à Biskra, etc. Face à cette situation, les chauffeurs de taxi procédant à cette forme d'enrichissement ne savent pas qu'en parallèle ils encouragent la prolifération de moyens de transport clandestins, nuisant ainsi professionnellement à leurs collègues de la même corporation. La honte de la profession Le président de la Fédération nationale des chauffeurs de taxi, Hocine Aït Braham, reconnaît ces entraves. «Nous ne cessons de demander aux chauffeurs de taxi de se comporter dignement et que leur principal mission reste le service du citoyen», a-t-il affirmé hier lors d'un entretien téléphonique. Notre interlocuteur a indiqué que «les chauffeurs de taxi refusant de transporter des citoyens ou fixant à leur guise les tarifs ne rendent aucunement service à la corporation». Il les traitera également d'«individus faisant la honte de la profession». Il propose la réorganisation du plan de circulation pour améliorer le secteur.