Alors qu'elle devait être rendue effective en 2006, l'augmentation à 10 000 DA des pensions de retraite proportionnelle et sans conditions d'âge dont le montant n'atteint pas ce seuil n'est pas encore appliquée pour un grand nombre de retraités. Ce sont entre 40 000 et 60 000 retraités qui continuent à attendre cette revalorisation depuis au moins trois ans, nous a révélé une source proche du dossier. Et pourtant, le ministre du Travail, Tayeb Louh, a donné des instructions à la Caisse nationale des retraites (CNR) pour appliquer cette mesure décidée dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2006. Elle devait toucher initialement 100 000 retraités, a relevé la même source qui interpelle le ministre de tutelle pour élargir la mesure à l'ensemble des concernés. Soupçonnant par ailleurs une «omission» de la part du ministre, la même source affirme que la Fédération nationale des travailleurs retraités saisira l'occasion d'une rencontre qui la réunira avec Tayeb Louh pour relever la non-application du relèvement de 250 DA sur la majoration pour conjoint à charge pour les personnes parties en retraite après l'an 2000, pour passer à 1500 DA par mois. Le ministre avait pourtant accepté cette revalorisation, fera-t-on remarquer. Les retraités ne s'attendent pas, cependant, à ce que la récente revalorisation arrêtée à 5% soit révisée une nouvelle fois à la hausse lors de la rencontre qui se tiendra avec le ministre. Il s'agira, pour les retraités, de faire remarquer qu'ils sont victimes d'«injustice». Les retraités contestent aussi la mauvaise application de la décision du président de la République relative à la revalorisation de 5% des pensions de retraites inférieures à 11 000 DA, décidée en août 2008. Au lieu de profiter d'une augmentation de 5%, beaucoup de retraités ont été juste alignés sur les 11 000 DA et n'ont pas bénéficié de la majoration de 5%. Certains ont été augmentés de 10 DA uniquement, déplore la même source. La revalorisation récupérée par l'IRG Les problèmes des retraités ont trait aussi aux retenues sur l'impôt sur le revenu général (IRG). Comme décidé dans la loi de finances pour 2009, les pensions qui n'excèdent pas les 20 000 DA sont exonérées de l'IRG. Dépasser ce seuil, l'IRG passe à 10%. Ce qui signifie que la dernière revalorisation de 5% est récupérée à travers l'application de l'IRG. Au lieu d'être augmentés, certains retraités ont vu leurs retraites baisser. Pour corriger cette situation, une lettre a été adressée par la Fédération nationale des retraités au ministre des Finances pour exposer ce problème et proposer d'exonérer les pensions revalorisées récemment de cette mesure, pénalisante aux yeux des retraités. En attendant la réalisation de l'étude relative à la vie d'un retraité, annoncée récemment par le ministère du Travail, en vue de décider des mesures pouvant améliorer leur niveau de vie, les 1,8 million de retraités souhaitent la prise en charge de leurs doléances actuelles, dans les meilleurs délais.