Le colonel Zeghida Djamel, chef de la division criminelle ainsi que le commandant Belkhadem Kamel ont animé un point de presse au sein du commandement de la gendarmerie. Ces deux hauts responsables, aux côtés de leurs pairs, ont tenu à souligner les objectifs visés par les stratégies mises en place et les perspectives que s'est assignées le corps de gendarmerie aux fins d'endiguer le crime mais surtout de minimiser son extension aux diverses couches de la société. Dans l'optique de revaloriser les conditions de sécurité en vue de l'instauration d'un climat de paix en plusieurs lieux, les divers services de cette force militaire instituée ont réalisé des résultats positifs, et ce, en procédant à une occupation du terrain d'une manière rationnelle. La protection des biens et des personnes via l'exploitation du renseignement, l'assistance et le secours conformément aux textes de loi constituent en partie l'esprit du plan Delphine appliqué durant la saison estivale. Le dispositif draconien de prévention et de répression mis en place visait à endiguer les diverses formes de délinquance et de criminalité. Toujours sur la base d'informations confirmées, les diverses équipes spécialisées investissent les lieux de manifestation de ces activités criminelles. Cela dit, la Gendarmerie nationale s'est fixé bon nombres d'objectifs à dessein de sécurisation des lieux de détente et de loisirs, de l'environnement et des voies de communication. Autrement dit, les multiples brigades et sections mobiles avaient pour mission de protéger les personnes et les biens mais également l'environnement. Par ailleurs, la surveillance des voies de communication dans le cadre de la prévention des accidents de la route ainsi que la sécurisation des lieux publics ont donné des résultats probants. Il est utile de préciser que le plan Delphine, initié en 2001, concerne 14 wilayas du nord mais malgré tous les efforts consentis par les tuniques vertes en vue de prévenir les accidents de la route, il demeure que pour cette année, il y a eu certes moins d'accidents mais plus de décès. A propos du phénomène des accidents de la route et en dépit des textes coercitifs mis en application et malgré les moyens considérables mis en place par la Gendarmerie nationale, nos routes et plus particulièrement les axes routiers de la côte ont enregistré durant la saison estivale 2879 accidents (2991 durant la même période en 2008) dont 40% en juillet, soit une diminution de 112 accidents. Néanmoins et bien que les accidents ont sensiblement diminué, il demeure que le nombre de décès a augmenté, passant de 409 en 2008 à 442 en 2009. Selon les statistiques, la capitale est classée en haut du tableau avec 336 accidents, suivie d'Oran avec 318, de Tipaza avec 292, de Mostaganem 260, de Tlemcen 259 et de Chlef avec 249 accidents. Il y a lieu de souligner que le facteur humain est à l'origine de la plus grande partie de ces accidents de la route qui, faut-il le redire, tue plus que toutes les autres formes de crimes, à l'instar du terrorisme. 54 sections de S.S.I. 54 sections de sécurité et d'intervention (SSI), comprenant chacune 30 éléments ayant bénéficié d'une formation spéciale et rompus à toutes les formes de combat, ont investi le terrain. Ils sont secondés par des éléments en civil chargés de collecter les informations et de recueillir des indications pour la localisation des criminels. Agissant sur renseignements ou à la demande des citoyens, ces SSI investissent les lieux de prédilection des criminels et, par voie de conséquence, démembrer les associations de malfaiteurs à leurs bases. «L'identification des modes opératoires a conduit à la neutralisation des associations de malfaiteurs», dira le colonel Zeghida, qui confiera que «le renseignement est l'arme la plus efficace dans la lutte contre toutes les formes de criminalité et de délinquance». «Les 595 opérations coup de poing menées à travers le territoire national visent à écarteler les groupes et disloquer les associations de malfaiteurs», dira cet officier, qui insinuera que ces entreprises visent à «rompre le contact entre les criminels». Les chiffres avancés démontrent que grâce au dispositif et au dévouement des hommes verts, la saison estivale 2009 a connue une baisse de 5,2% en affaires traitées et de 6,7% en personnes arrêtées. Dit autrement, il est fait état de 4195 affaires traitées durant la saison estivale 2009 et 5031 personnes neutralisées. Il est à noter que les dispositifs mis en place et les actions menées par les unités territoriales ont conduit à une amélioration de l'environnement sécuritaire des citoyens. Une amélioration traduite par une régression de 8,59% en matière d'atteinte aux personnes et aux biens. 43800 gendarmes mobilisés En plus des 54 SSI (24 en 2008) activant sur le terrain, le commandement de la gendarmerie a revu à la hausse ses effectifs et les moyens terrestres et aériens. C'est ainsi que durant cette année, pas moins de 43 800 gendarmes sont opérationnels. Un nombre supérieur à celui de l'année écoulée où 43 717 gendarmes occupaient le terrain. Pour réguler la circulation et traquer les criminels de la route, le commandement a mobilisé 5600 véhicules, 4100 motos et 9 hélicoptères. Il est également utile de souligner la participation des équipes cynotechniques dans la lutte contre les différents trafics, notamment de la drogue et des produits explosifs. Ainsi et sur 595 opérations menées, les gendarmes ont procédé à l'identification de 76 204 personnes et arrêté 595 d'entre elles. Les divers contrôles et barrages ont identifié, quand à eux, 29 933 véhicules. Le mois d'août aura été celui qui a vu le plus grand nombre d'arrestations. Criminalité : 4528 affaires Sur le territoire national, les multiples services de la gendarmerie et principalement ceux rompus à la lutte contre le crime et disséminés à travers le territoire national ont, grâce aux dispositifs mis en place, réussi à faire régresser les affaires criminelles de droit commun (atteintes contre les personnes, les biens, contre les familles et les bonnes mœurs et contre la tranquillité publique). A en croire les chiffres concernant le territoire national et qui font état de 4528 affaires en 2009 contre 4862 en 2008, il convient de dire que le crime relevant du droit commun a enregistré une nette régression. Concernant les mêmes délits constatés dans les 14 wilayas concernées par le plan Delphine, il est fait état de 1693 affaires ayant permis l'arrestation de 2112 personnes dont 967 d'entre elles ont été écrouées. Comparativement à l'année précédente où 1852 affaires ont été enregistrées, il est à souligner une régression de ces actes de l'ordre de 8,59%. Sur le chapitre du crime organisé traité dans les 14 wilayas (plan Delphine), les chiffres relatifs au trafic de stupéfiants, à la contrebande, au trafic d'armes et de munitions, aux atteintes à l'économie nationale, au faux et usage de faux et à l'immigration clandestine sont éloquents et mettent en évidence une nette régression avoisinant les 4,84%. En effet, les investigations menées lors des 1258 affaires enregistrées en 2009 et qui se sont soldées par l'arrestation de 790 individus sont inférieures à celles constatées en 2008 où 1322 affaires ont été traitées et 1527 personnes arrêtées. Une plantation de pavot découverte grâce à Google Earth Ce sont les formes les plus dangereuses et les plus combattues par le corps de la Gendarmerie nationale. En dépit des moyens matériels et humains mis en place, ces deux formes de criminalité ont épousé une courbe ascendante. Si la contrebande de produits alimentaires ainsi que le trafic de boissons alcoolisées ont observé une régression (-67,97% et -100%), les trafics de cigarettes, de carburant et de cheptels ont connu une évolution respective de l'ordre de +74,43%, +40,57% et +188,37%. C'est ainsi que 112 523 cartouches de cigarettes ont été saisies et incinérées sur le territoire national (30 456 cartouches sur les 14 wilayas côtières), 339 682 litres de carburant ont été récupérés sur le territoire nationale (250 475 sur 14 wilayas) et 424 têtes de cheptel ont été récupérées (124 sur 14 wilayas). La drogue est un des fléaux les plus dangereux et les plus pénibles à combattre eu égard aux interconnexions des divers réseaux criminels qui, dans le Grand Sud, n'hésitent pas à faire usage d'armes à feu. A ce sujet, révèle le colonel Zeghida, «durant les 7 premiers mois de l'année en cours, les diverses brigades territoriales ont réussi à saisir 48 tonnes de cannabis, ce qui met en évidence la recrudescence de ce trafic comparativement à la quantité saisie en 2008 qui est de l'ordre de 30 tonnes». Durant la saison estivale, 319 kilogrammes ont été saisis dans les 14 wilayas et 7530,445 kilogrammes ont été saisis sur le territoire national. 7034 unités de psychotropes ont été saisies auprès de jeunes délinquants interpellés dans les 14 wilayas côtières et 7964 autres sur le territoire national. Ce qui met en relief la grande consommation des jeunes résidents sur les côtes. La lutte contre ce fléau, dont le royaume chérifien en est le principal fournisseur, nécessite des moyens colossaux. Il est tout à fait réaliste de dire que les effectifs mobilisés aux frontières ne pourront en aucun cas maîtriser les mouvements des réseaux qui bénéficient de la complicité des populations autochtones. Il serait souhaitable que les pouvoirs publics utilisent des moyens beaucoup plus efficaces, comme le recours au satellite qui aurait pour le moins la mission d'élaborer une cartographie des régions fréquentées par les narcotrafiquants et dont une partie a opté pour la voie maritime. «Nous avons découvert une plantation de pavots en plein milieu du Sud grâce à Google Earth», révélera le colonel Zeghida, qui en catimini souscrit à l'idée de l'utilisation du satellite. Campagne de sensibilisation et d'information en direction de 186 établissements scolaires Durant cette année, 186 établissements scolaires ont été ciblés par des campagnes de sensibilisation au profit des élèves et des étudiants. Ces derniers ont été sensibilisés sur les dangers de la drogue et ses retombées sur la société. Sous l'intitulé «Prévention de l'enfant», un programme est étudié et réactualisé par la gendarmerie en collaboration avec l'université d'Alger. Cette initiative devrait être élargie à d'autres universités et enrichi par l'apport de multiples compétences. Un programme qui vise à améliorer l'approche des mineurs et les actions de prévention via la création de cellules de protection des mineurs qui auront pour mission essentielle l'assistance psychologique et l'accompagnement des mineurs délictueux durant leur cure. Il faut savoir que les statistiques détenues par la Gendarmerie nationale fait état de 1370 mineurs victimes sur le territoire national et 2077 autres ayant commis des infractions. Des chiffres qui font peur mais qui reflètent une amère vérité.