Le jour où Mériem a décidé de faire de la confection des gâteaux une occupation, elle ne se doutait pas qu'elle allait s'enrichir grâce à cela. «Les études, ce n'était pas pour moi, je l'ai compris dès le lycée que j'ai fréquenté jusqu'en classe de terminale. Puis après mon mariage, mon époux, médecin, a préféré que je ne travaille pas, car il estimait qu'il pouvait subvenir à nos besoins.» En parfaite «Bougiote», qu'elle est, Mériem a accepté la chose mais en se jurant qu'elle ferait quelque chose. «J'ai alors commencé à faire des gâteaux. En petite quantité d'abord pour des cousines travailleuses, pour quelques voisines.» Sa première vraie commande a été pour sa belle-sœur, à l'occasion de la naissance de sa fille. «Tout le monde avait apprécié mes gâteaux. J'en ai été tellement fière que j'ai décidé de continuer.» A la compétence est venue s'imbriquer la passion pour ce bout de femme. Aujourd'hui, Mériem a tellement de commandes qu'elle ne peut plus y faire face seule, surtout en été, avec tous les mariages qu'il génère. Mais c'est aussi le moment où elle se «remplit bien les poches». «Aujourd'hui, j'ai des commandes de 1000 pièces. Multipliées par 6 genres différents de gâteaux à 37 DA l'unité, je peux dire que c'est rentable. Je n'ai pas à me plaindre. Le travail est certes difficile, mais c'est grâce à l'argent des gâteaux que nous avons pu achever les travaux de la maison et surtout que mon mari a pu aller en France poursuivre ses études. Une spécialisation qu'il n'aurait jamais pu se payer avec son salaire de médecin d'hôpital», aime-t-elle à répéter, fièrement.