Malgré la hausse de la récolte céréalière 2008-2009 (6 millions de tonnes), l'Algérie restera structurellement déficitaire en termes de couverture céréalière. Selon un rapport de prospective publié par le Fapri (Food and Agricultural Policy Research Institute), basé aux Etats-Unis, l'Algérie demeurera dépendante envers le marché international de blé, à l'image de tous les pays d'Afrique du Nord. Ce rapport vient confirmer les prévisions du maintien d'une facture céréalière élevée d'ici la fin de l'année puisqu'elle a atteint pour les sept premiers mois de 2009 1,3 milliard de dollars pour une quantité de 3,6 millions de tonnes, selon le Centre national d'information et des statistiques (Cnis). A propos de la hausse de la récolte, le Fapri l'explique par les conditions climatiques favorables à la production et aux efforts développés par les autorités nationales pour soutenir le développement agricole et les céréaliculteurs. L'Algérie, le Maroc, la Tunisie et l'Egypte figurent depuis de nombreuses années dans la liste des principaux importateurs mondiaux de blé, relève la même source. Le maintien de l'important volume des importations s'explique principalement par la croissance démographique et une consommation élevée. Les quatre pays comptant pour 19% des importations mondiales de blé en 2008/2009 passeraient à une part d'environ 22% à la fin de la décennie 2010, prévoit le Fapri. L'Algérie, troisième acheteur de la planète avec 6% des importations mondiales (5,6 millions de tonnes), passerait dans dix ans à 6,8 millions de tonnes. Selon le scénario tendanciel, le Maroc et la Tunisie verraient également leurs importations augmenter pour atteindre respectivement 6,1 et 2,3 millions de tonnes de blé acheté en 2018/2019. Les niveaux de production de blé en Algérie devraient demeurer stables dans les dix ans à venir pour se situer autour de 2,5 millions de tonnes. De leur côté, les céréaliers français s'attendent à un recul des exportations de blé vers l'Algérie. Actuellement, la France a exporté 3,5 millions de tonnes de blé tendre pour l'année 2008/2009, 1,6 million de tonnes en 2007/08. La France s'attend, selon son établissement national des produits de l'agriculture et de la mer, France AgriMer, à une réduction des importations de ses clients traditionnels du Maghreb, dotés de meilleures récoltes que l'an passé. Cet établissement prévoit un recul de ses exportations vers les pays nord-africain en raison du contexte de parité euro/dollar défavorable aux exportations françaises, ce qui présage une forte compétitivité face à ses concurrents comme le Canada et les Etats-Unis.