Etudiant en géophysique à l'université de Bab Ezzouar et travaillant chez un opérateur de téléphonie, Hocine Aït Kaki a découvert le Croissant-Rouge algérien (CRA) en 2001 grâce à sa sœur. Depuis, cet Algérois de 28 ans s'est engagé dans les rangs du CRA en qualité de bénévole. «Je participe depuis huit ans à toutes les activités du croissant-Rouge», affirme Hocine qui a occupé en 2007 le poste de délégué à la communication du comité d'Alger de l'organisation humanitaire. En 2008, il était chargé de gérer l'opération «Meïdat Ramadhan» dans la commune de Beni Messous. Cette année, suite à la dissolution du bureau d'Alger, le comité national l'a désigné à la tête du comité d'Alger chargé de gérer «Meïdat ramadhan». Par modestie, Hocine préfère parler d'action collective que mettre en avant son rôle. Ne cherchant ni gloire ni célébrité, ce jeune formateur en alpinisme affirme que sa seule satisfaction est de voir toutes les familles nécessiteuses manger à leur faim. Hocine déplore le manque de bénévoles en affirmant que ce sont pratiquement les mêmes personnes qui reviennent chaque année. «Avec les conditions de vie difficiles, les Algériens pensent plus à se gaver qu'à nourrir les autres», souligne notre interlocuteur. En dehors de ses activités au CRA, Hocine est membre du club Mont Riant d'Alger spécialisé dans l'escalade, le ski et les randonnées pédestres. Mohamed, cuisinier «Les jeunes doivent être plus sensibles à la détresse des gens»Mohamed 41 ans, cuisinier de profession, habite à Alger-centre. Il a mis les pieds pour la première fois en 1996 au restaurant du CRA de la rue Mulhouse. Lui qui a découvert le lieu grâce à sa mère qui était bénévole, s'occupe depuis 13 ans de la cuisine. «Je travaille dans la restauration chez un privé, mais je prends mon congé à l'occasion du mois de Ramadhan pour aider le CRA en qualité de bénévole», affirme Mohamed qui s'occupe également de la préparation de la soupe d'hiver. Pendant tout le mois sacré, c'est à lui que revient la tâche d'ouvrir le restaurant à 8h00 et de le fermer après le f'tour. Il passe pratiquement seize heures par jour dans ce lieu, mais affirme qu'en dépit de la fatigue, il ne peut pas se passer de son action humanitaire. Le plus important pour ce cuisinier est de rendre heureuses toutes ces familles qui sont dans le besoin. «Je consens d'énormes efforts pour que les familles qui viennent manger ici ne sentent aucune différence avec les autres familles qui mangent chez elles», explique-t-il. Durant le reste de l'année, Mohamed assure chaque jour, à sa sortie du travail, une formation en broderie chez lui pour les filles du quartier. Le vœu de ce cuisinier aux mains d'or est que de nombreux jeunes rejoignent l'équipe des bénévoles. Adel, cadre à Naftal«Nous devons assurer la relève»En 1998, Adel, encore lycéen, décide d'intégrer l'équipe de bénévoles du CRA. Natif de Aïn Taya, ce cadre de Naftal âgé de 28 ans consacre la majorité de son temps libre à l'action humanitaire. «Il faut savoir réveiller le côté humain qui existe en nous», déclare-t-il. Lorsqu'il a fait connaissance, il y a 11 ans, avec le CRA, Adel se sentait utile pour la société. «Actuellement, je suis devenu dépendant de l'action humanitaire», indique-t-il. Adel fait partie de l'équipe qui est chargée de la vaisselle. Il assure la tâche pendant le mois de Ramadhan et les trois mois d'hiver. «A l'époque, nous distribuions de la soupe pour les SDF dans les quartiers mais, depuis cinq ans, on nous a interdit de le faire», regrette le jeune de Aïn Taya. Il regrette également la situation actuelle de comité d'Alger dont les activités sont gelées depuis la dissolution du bureau. Très humain, Adel rend visite, à titre privé, aux enfants malades dans les hôpitaux et aux vieux qui résident dans les «Diar Rahma» de Dely Brahim et Birkhadem. «Il suffit de lui rendre visite ou lui offrir un cadeau pour que l'enfant malade soit heureux», déclare-t-il. Voulant transmettre les valeurs de solidarité et d'entraide, ce cadre de Naftal a sensibilisé son frère Lotfi à rejoindre l'équipe de bénévoles. Etudiant, Lotfi, 23 ans, s'est engagé dans l'action de solidarité depuis deux ans. Désormais, la relève est assurée !