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Karima et Karim dans le noir...
Alger
Publié dans Le Temps d'Algérie le 21 - 09 - 2009

En accordant le sursis à Karim, surpris à minuit au côté de Karima dans le couloir des parents, le juge a dû mettre
dans la balance l'invitation de la fille...
D'emblée, le juge entre dans le vif du sujet sans tabou : «Alors, le cœur bat à minuit. On s'introduit chez une famille en plein sommeil, et on roucoule sans honte ?», tonne le président de la section correctionnelle qui ne va pas être surpris par la réponse de Karim M. vingt ans, restaurateur de son état :
«Non monsieur le président, je ne me suis pas introduit dans le domicile de Karima. Elle m'attendait derrière la porte car sur le rendez-vous pris par SMS il y était inscrit, ‘‘à tout à l'heure, minuit”. Le SMS m'est parvenu à onze heures trente, heure à laquelle je termine mon boulot», balance, la tête haute mais la mine défaite par quatre nuits de détention préventive, Karim qui s'aperçoit que le procureur gigote.
Intrigué cinq secondes, le juge lâche :
«Vous voulez intervenir monsieur le représentant du ministère public ?».
«Oui, avec votre permission, je voudrais rappeler que l'inculpé s'est tout même introduit dans un domicile qui n'est pas le sien», précise le procureur qui ajoute que le jeune inculpé met en avant un rendez-vous d'amour pour justifier la violation de domicile.
Le papa de la victime est excité. A la manière de voir la direction de son regard de feu et afin d'éviter un incident entre l'inculpé et le père de famille, le président demande à ce dernier de se mettre un peu plus à gauche de sa fille qui est elle-même sous le coup des émotions car, elle n'est pas sous le coup d'une seule émotion et nous savons pourquoi.
La magistrat décroise ses grosses phalanges, et invite le papa à donner la version des faits.
Il gonfle ses joues, évoque trois fois Allah et commence un lourd monologue où nous apprendrons que vers minuit dix minutes, il avait été réveillé par un bruit d'échange de voix basses, bizarres et surtout attirant la crainte qu'un ou deux voleurs était là.
J'ai pensé téléphoner à la police puis je me suis ravisé sachant très bien à quoi m'en tenir car une fois, j'avais surpris des rôdeurs tournoyant autour d'une voiture appartenant à un voisin, la voix qui m'avait répondu a été très énervante. On m'a demandé si le véhicule m'appartenait...
«Monsieur, restez chez vous, dans le couloir et sortez du standard du commissariat. Cela ne nous intéresse pas». SVP continuez sur le fait lui-même, coupe le président de la section correctionnelle. Le témoin reprit ses esprits, oublia le fameux coup de fil de cette fameuse nuit des rôdeurs et lâcha : «Je disais donc que juste après avoir réfléchi, je m'emparai du balai et descendit les marches d'escaliers pour me retrouver nez à nez avec ce voyou et ma fille...»
«SVP n'insultez personne ici. Témoignez sans haine ni passion.»
«Mais avec ce qu'il a fait à ma fille ne je peux pas...»
«Non, non non. Cessez de divaguer. Votre fille n'a rien. Le certificat médical le prouve largement. Grâce à Allah votre fille est saine et sauve. Nous sommes ici pour la violation de domicile», tranche le juge qui apprendra avec plaisir que le balai n'a pas été utilisé comme arme blanche.
«En vérité lorsque, ce jeune m'a vu. Il est resté figé, incapable de dire un mot. Il n'a même pas tenté de résister lorsque je me suis jeté sur lui pour le neutraliser». L'inculpé acquiesca de la tête et le président en profitera pour le questionner sur une éventuelle raclée.
«Non, monsieur le président. Il n'a pas eu le temps de le faire lorsqu'il a vu Karima tomber en larmes sur le carrelage, suppliant son papa de ne pas me maltraiter», articule Karim absent mentalement attendant avec une vive impatience que cette audience de «torture morale» cesse le plus tôt.
Debout, le procureur fait référence aux termes de l'article 295 (loi 82-04 de février 1982) du code pénal relatif à tout individu qui s'introduit par surprise ou fraude, dans le domicile d'un citoyen ou qui y fait intrusion est puni d'un emprisonnement de un à cinq ans et d'une amende de mille à dix mille dinars...
«Ici, ajoute le représentant du ministère public, l'inculpé a fait preuve de courage en assumant le délit. Certes il se cache derrière le fait qu'il avait été invité mais encore une fois, le domicile n'appartient pas à la fille laquelle, heureusement pour lui, n'est plus mineure. Six mois de prison ferme pour qu'il s'en souvienne», conclut le parquetier qui écoutera la demande de pardon de la part de Karim non assisté d'un avocat et la lecture sur le siège du verdict : le juge inflige la peine réclamée par le parquet mais assortie du sursis. Souffle...


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