L'ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin, comparaît à partir de lundi devant le tribunal de grande instance de Paris, dans le cadre de l'affaire des faux listings de la banque Clearstream. Cette affaire, déclenchée en 2001, implique également quatre autres mis en cause, un ex-vice-président exécutif du groupe EADS, un journaliste, un informaticien et un auditeur stagiaire au moment des faits, à l'origine du scandale. Ils sont poursuivis pour dénonciation calomnieuse. L'histoire de Clearstream, du nom d'une banque implantée au Luxembourg, tenait à une simple affaire de manipulation, puisqu'il s'agissait d'ajouter sur les vrais fichiers bancaires les noms de personnalités, dont celui de l'actuel président Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, dans le but de faire croire qu'elles possédaient des comptes occultes à l'étranger. Toutefois, l'affaire avait pris une tournure politique sur fond de rivalité entre de Villepin et Sarkozy. Ce dernier voyait dans ces faux listings «un complot» fomenté contre lui à la veille de l'élection présidentielle de 2007. Ces dernières semaines, les deux parties n'ont pas cessé de s'échanger des piques par médias interposés. Dominique de Villepin, à qui on reproche d'avoir fermé les yeux tout en sachant que les listes étaient falsifiées par l'informaticien Imad Lahoud, reproche au président Sarkozy d'instrumentaliser les magistrats. L'ancien Premier ministre français est poursuivi pour «complicité de dénonciation calomnieuse et d'usage de faux, recel d'abus de confiance et recel de vol». S'il est reconnu coupable, il encourt jusqu'à cinq ans de prison et 45 000 euros d'amende. Les observateurs estiment qu'en cas de condamnation, de Villepin compromettrait sérieusement son retour