Le discours du président Barack Obama est particulièrement attendu alors que le Sénat américain traîne des pieds pour adopter après la Chambre des représentants en juillet, un projet de loi sur le climat et l'énergie, ce qui rend furieux les Européens qui accusent Washington de ne pas respecter ses engagements internationaux. La 46e assemblée générale de l'Organisation des Nations unies (ONU) s'est ouverte hier à New York. A l'occasion, une centaine de chefs d'Etat, dont Abdelaziz Bouteflika, et de gouvernement se sont retrouvés pour tenter de redonner un nouveau souffle aux négociations internationales sur le changement climatique. Ces discussions paraissent dans l'impasse depuis quelque temps. A moins de trois mois de la conférence de Copenhague qui devrait conclure un accord sur une réduction contraignante des gaz à effet de serre devant succéder au protocole de Kyoto en 2013, plusieurs responsables affichent d'ores et déjà leur pessimisme en raison de la division persistante entre pays industrialisés et en développement sur les moyens de combattre le réchauffement. Prenant conscience de ces divergences de fond, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a pris l'initiative de ce sommet. «Je les presse de parler et d'agir en dirigeants mondiaux, au-delà de leurs frontières nationales», avait-il lancé en fin de semaine dernière. «C'est l'occasion pour les responsables de la planète de montrer qu'ils sont sérieux quant au changement climatique», a de son côté dit, lundi, le responsable de la convention de l'ONU sur le climat. Après le sommet de l'ONU, les leaders des pays industrialisés et des grandes économies émergentes se retrouveront les 24 et 25 à Pittsburgh (USA) au G20, où les ministres des Finances doivent présenter des propositions sur le financement des aides aux pays en développement pour combattre le réchauffement climatique. Le discours du président Barack Obama est particulièrement attendu alors que le Sénat américain traîne des pieds pour adopter, après la Chambre des représentants en juillet, un projet de loi sur le climat et l'énergie, ce qui rend furieux les Européens qui accusent Washington de ne pas respecter ses engagements internationaux. Nombre de démocrates modérés et l'opposition républicaine au Sénat sont hostiles à la création d'un marché d'émissions de CO2 sans que les grands pays émergents comme la Chine et l'Inde en fassent autant, estimant que les industries et les ménages américains seraient pénalisés. Or, ces pays n'ont pas jusqu'à présent accepté de mettre en place un tel système. L'Inde a ainsi annoncé le 17 septembre qu'elle appliquerait ses propres objectifs de réduction des émissions de CO2 et résisterait aux demandes contraignantes venant de l'extérieur. Il y a peut-être un espoir sur ce front. Selon le responsable de la convention de l'ONU sur le climat, le président chinois Hu Jintao devrait annoncer au sommet de l'ONU des mesures ambitieuses visant à réduire les émissions de gaz à effets de serre de son pays. La Chine a récemment surpassé les Etats-Unis comme le plus grand émetteur de gaz à effet de serre. Ces deux pays comptent ensemble pour plus de 40% des émissions carboniques de la planète.