Comme à chaque rentrée scolaire, l'affectation des enseignants dans les établissements scolaires génère un mécontentement dû au favoritisme au profit de certains. Après 20 ans d'exercice dans un établissement, certains enseignants sont contraints de se déplacer à 40 km pour travailler. La décision de leur affectation reste arbitraire dans la mesure où les critères de ce mouvement ne sont pas explicites. Selon Nouar Larbi, secrétaire général du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), il revient à la commission paritaire de gérer le mouvement des enseignants, mais quand cette commission est privée de ses prérogatives, à savoir le nombre de postes vacants existant dans chaque établissement, elle ne peut pas réguler le mouvement des enseignants selon des critères objectifs. «On relève toujours des anomalies là où l'administration agit seule» a-t-il accusé. Le secrétaire général du Cnapest affirme que beaucoup d'enseignants demandent la révision de ce mouvement. «Il faut que les postes et la carte scolaire soient définis» a-t-il préconisé. Le représentant du Syndicat autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (Snapest) et celui du Conseil des lycées d'Alger (Cla) abondent dans le même sens en confirmant l'existence de ce favoritisme au niveau des directions de l'éducation. Idir Achour, chargé de communication du Cla, a mis l'accent sur un autre volet en déclarant que «la circulaire 315.08 interdit l'affectation dans les lycées des licenciés de l'ancien système et des contractuels qui ont déjà travaillé dans le secteur plus de trois ans, alors que plus de 25% des lycées manquent d'enseignants». Il faut noter que ces enseignants sont acceptés au lycée dans le cadre du pré-emploi. Selon notre interlocuteur, cette circulaire exigeant le master 2 pour enseigner au lycée est entrée en vigueur à Alger, Tizi Ouzou et Béjaïa, tandis qu'à Constantine, elle n'est pas encore appliquée. De son côté, Meziane Mériane, secrétaire général du Snapest, a évoqué le surplus d'enseignants au niveau des établissements. «On a demandé un barème bien détaillé et complet de la situation des établissements et de la carte scolaire. Ce barème doit être affiché au niveau des salles des professeurs de tous les établissements et dans les directions de l'éducation. C'est la seule façon de mettre fin au favoritisme dans le mouvement des enseignants» a-t-il suggéré. Il convient de rappeler qu'hier, les nouveaux licenciés de l'ancien système ainsi que les enseignants contractuels ont observé un sit-in devant le siège de la direction de l'éducation de Béjaïa, manifestant leur mécontentement à l'égard de la circulaire 315.08 qui les prive du droit d'enseigner au lycée.