Environ 4000 nouveaux cas d'insuffisants rénaux chroniques (IRC) sont enregistrés chaque année en Algérie, dont la plupart sont des jeunes de moins de 20 ans, a indiqué hier le Pr Mustapha Benabadji, chef de service néphrologie au CHU Mustapha Pacha d'Alger. «Chaque année, ce sont 4000 malades, notamment parmi les jeunes ayant moins de 20 ans, qui sont traités par dialyse, alors que dans les pays européens, les malades atteints d'insuffisance rénale ont plus de 70 ans». Cette déclaration a été faite par le Pr Benabadji à l'ouverture des journées de formation sur le «traitement de l'urémie terminale» au CHU de Béni Messous. De ce fait, le professeur a préconisé la nécessité de «reprendre en main ce problème dans sa globalité, sur le plan de la prévention», précisant que celle-ci «doit commencer très tôt pour diminuer la fréquence de cette maladie». Au sujet de ces deux journées organisées par le CHU de Béni Messous en collaboration avec la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation, M. Benabadji a indiqué que cette rencontre scientifique se veut une opportunité pour «rappeler, notamment aux jeunes médecins et ceux en formation, l'historique du traitement de l'urémie terminale qui a connu un grand essor en Algérie». Et de rappeler le progrès de notre pays dans ce domaine : «Il y a de cela 30 ans, les gens mourraient d'insuffisance rénale alors qu'aujourd'hui l'Algérie prend totalement en charge les malades qui se trouvent dans cette situation en matière de traitement par dialyse». Le Pr Benabadji a insisté, surtout, sur le volet de la sensibilisation afin de diminuer la fréquence de cette maladie. Il a déclaré à cette occasion «faire un rappel historique sur le traitement de cette pathologie afin de développer les concepts de prévention». S'agissant de la greffe rénale, M. Benabadji s'est félicité du fait que l'Algérie se soit bien développée dans ce domaine, faisant remarquer que ce genre d'interventions se fait «dans de bonnes conditions chez nous et les résultats obtenus sont satisfaisants». Il a, en outre, insisté pour que ces journées constituent une occasion afin de plaider pour le développement de la greffe rénale au profit du conjoint auprès des pouvoirs publics. A ce titre, il a fait savoir qu'«Il y a des conjoints qui vivent les problèmes du malade et qui veulent donner leur rein, mais sur le plan légal, cela n'est pas encore possible», a-t-il regretté. C'est la raison pour laquelle il lance un appel aux juristes et aux parlementaires notamment, pour promulguer des textes de loi afin que la greffe du rein qui se fait actuellement à l'étranger, puisse être réalisée à l'avenir en Algérie.