Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a abordé dans son discours en direction des chefs d'Etat et de gouvernement présents au 2e Sommet Amérique du Sud-Afrique (ASA), organisé sur l'île de Margarita, au Venezuela, les domaines prioritaires autour desquels doit se construire le véritable partenariat entre les pays des deux continents. Le chef d'Etat algérien a insisté sur le contexte actuel mondial, traversé par une crise sans pareil et qui interpelle au plus haut point les dirigeants de ce monde sur l'importance des changements à effectuer sur le plan économique. «La prise de conscience que la crise financière et économique internationale a fait prendre à tous, quant à l'exigence de la réforme des règles de fonctionnement de l'économie mondiale, mérite d'être exploitée par nos deux ensembles pour faire valoir la justesse de nos préoccupations et nos revendications en la matière et assurer en l'occurrence notre participation pleine et entière au processus de décisions au niveau des institutions financières internationales de Bretton Woods.» La survie de la planète «Il importe que soit dûment pris en considération le rôle important et la contribution cruciale des écosystèmes de l'Afrique et de l'Amérique du Sud dans l'effort de réduction des effets des changements climatiques, notamment à travers les forêts du bassin du Congo et celles de l'Amazonie.» A travers ce discours, le président Bouteflika a voulu mettre le doigt sur les conséquences néfastes des changements climatiques sur la survie même de notre planète et la prise en compte des réalités de ces pays victimes de ce fléau. Il affirmera que les pays de l'ASA sont contraints de se solidariser car «la cohésion de nos positions (pays du Sud) et la solidarité de groupe que nous devons montrer à cet égard lors de la quinzième conférence des Etats parties à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, prévue à Copenhague en décembre, nous permettra de mieux défendre nos intérêts en matière de développement et de préserver notre planète pour les générations futures». Coopérer pour se battre contre la pauvreté Pour lutter efficacement contre la pauvreté en Afrique et en Amérique latine et arriver à assurer une sécurité alimentaire, le président algérien lie l'aboutissement de ces combats à une grande mobilisation des deux continents à travers des stratégies, des démarches et des actions communes. Dans ses propos, il plaide pour «les multiples défis du développement dans les domaines de l'énergie et des mines, de la santé, des infrastructures, des ressources en eau, des transports, du commerce, de l'agriculture et de l'industrie agroalimentaire, ainsi que la lutte contre la pauvreté, que nos experts ont passé en revue au cours de leurs réunions sectorielles, méritent une attention particulière». Il évoquera aussi des projets concrets à mettre en place. «La coopération dans le domaine de l'énergie et en particulier celui des hydrocarbures devrait constituer un fort levier pour asseoir notre développement et dynamiser son financement (…), l'exploration et l'exploitation ainsi que l'utilisation généralisée de nouvelles sources d'énergie propre, économiques et renouvelables dont disposent à profusion nos deux continents est un autre axe sur lequel doit se développer notre coopération.» Un monde stable Dans son discours, le dirigeant algérien a insisté sur le développement d'un partenariat concret entre l'Afrique et l'Amérique du Sud avec pour premier objectif constituer un bloc solide et contribuer «à l'instauration des nouveaux équilibres internationaux, nécessaires à la stabilité et à la prospérité partagée dans le monde». Une stabilité qui passe également par la lutte contre un phénomène international qu'est le terrorisme et la criminalité internationale, et qui requiert, comme le souligne le président Bouteflika, «le renforcement de la coopération entre nos deux ensembles (Amérique du Sud-Afrique) en matière de lutte contre le terrorisme, dans lequel mon pays s'est retrouvé à l'avant-garde, demeure une impérieuse nécessité (…), le fléau du terrorisme qui continue de frapper nos pays doit être appréhendé comme une véritable menace globale». Il manifestera son souhait que les pays d'Amérique du Sud et d'Afrique s'investissent pleinement pour appliquer au mieux la démarche adoptée au sommet de l'Union africaine de Syrte qui prévoit de mettre en œuvre une approche internationale pour codifier la criminalisation du phénomène de versement des rançons aux preneurs d'otages.