Près de deux semaines après la rentrée scolaire, le problème des blouses perdure. Les chefs de famille, harcelés par la demande incessante de leurs enfants, se sont rabattus sur les tailleurs. Les tailleurs cousent un tablier à 1200 da, sans compter, bien sûr le prix du tissu qui reste à la charge du parent. Qu'il soit rose ou bleu, cela n'apaise en rien le calvaire des parents d'élèves qui sont lassés de vadrouiller de magasin en magasin pour dégoter l'introuvable vêtement de travail ardemment recherché. La blouse, comme par enchantement, a même réussi à reléguer au second plan beaucoup de sujets de la vie de tous les jours en devenant le sujet favori des discussions. Comme si les douloureuses dépenses générées par Ramadhan, la rentrée scolaire et l'Aïd El Fitr ne suffisaient pas au désarroi des pères et des mères, ceux-ci doivent satisfaire aux exigences du tailleur. Nombreux sont les parents d'élèves à affirmer que l'habit scolaire exigé est quasiment introuvable. «Avec un peu de chance et au bout d'incessants va-et-vient chez le tailleur, la blouse cousue de couleur rose ou bleu n'est pas aussi conforme à la taille de l'élève même au ce prix renversant. L'ennui, raconte-t-on, est que même une fois le «sésame» trouvé, l'on est nullement au bout de ses peines. Le tablier enfin ramené est, aux dires de plusieurs parents d'élèves, disproportionné et ne correspond pas à l'âge de l'enfant, car, précise-t-on, «si ce ne sont pas les manches qui sont trop courtes, l'on est sûr que le tailleur ne prend pas en considération les mensurations de l'enfant». C'est à prendre ou à laisser ! Les élèves ne sont pas renvoyés, mais… Ces derniers jours, les élèves ne sont plus renvoyés pour non port de la fameuse blouse mais n'empêche les enseignants et les responsables des établissements scolaires leur intime l'ordre de porter la blouse. Certains ont fait dans l'excès de zèle et ont menacé des élèves portant des tabliers de couleur autre que le rose et le bleu de ne pas pouvoir passer les devoirs. Ces enfants sont retournés chez eux pour insister auprès de leurs parents afin de leur procurer les tabliers exigés par le ministère de l'Education. Des parents ont soulevé ce problème et ne savent plus à quel saint se vouer. Il y a pénurie de tabliers de couleurs rose et bleu «Où allons-nous trouver ces tabliers et qu'allons-nous faire de ceux qu'on a achetés avant d'apprendre que les couleurs des tabliers sont définies par le ministère de l'Education. On n'a pas à nous mettre devant le fait accompli. Les tailleurs prennent des semaines avant de nous remettre un tablier, très cher d'ailleurs, car ils sont dépassés», s'est écriée une maman venant contester le port exigé du tablier rose ou bleu. «On devrait nous donner le temps de trouver les tabliers aux couleurs exigées», ajoute-elle. Sur le marché, ces tabliers sont introuvables ou vendus en cachette aux clients et ceux qui ne contestent pas le prix affiché. Les responsables doivent être compréhensifs en laissant le temps aux élèves de trouver les tabliers, ajoute un parent d'élève.