Après que les prix du ciment aient connu des baisses plus ou moins sensibles, voilà qu'ils reprennent leur ascension, et leur normalisation peut se faire encore attendre. Une normalisation qui ne peut être effective que par l'équilibre entre l'offre et la demande de ce matériau sur le marché national. Les prix du ciment, qui ont observé des pics importants cet été, ont entamé un recul sensible en ce mois de septembre, un fait que le commun des algériens peut lier au mois de ramadhan et la fête de l'Aïd El Fitr où le secteur du bâtiment a connu moins d'activité. Alors que la réalité de la régression des prix de ce matériau ne peut résider que dans la décision des pouvoirs publics de mettre fin à la spéculation sans précédent qu'a connue ce produit. Ainsi, des commissions de contrôle relevant du ministère du commerce ont bel et bien fait le tour des grossistes et des détaillants afin de les inviter à se conformer aux lois en vigueur et faire dans le sens des instructions comprises dans le décret exécutif du 22 juillet 2009. Un texte qui veut réguler les prix du ciment en fixant les marges bénéficiaires, mais qui n'a reçu au préalable aucun écho chez les intéressés, puisqu'au lendemain de la mise en vigueur de ce texte de loi, les prix battaient toujours le record. Ce qui incita les services du ministère du commerce à interpeller les revendeurs de ciment afin qu'ils fassent preuve d'un maximum de respect envers la loi en question. Cela se répercuta immédiatement sur les prix qui ont ainsi entamé un recul des plus spectaculaires, et la barre est ainsi amenée, début septembre, à un niveau de 450 DA le sac pour le ciment produit à Chlef. Et alors que tout le monde pensait que les prix allaient se stabiliser et revenir à la normale, voilà qu'ils entament une nouvelle ascension, puisque hier, les prix affichés chez les grossistes à Alger tournaient autour d'une fourchette comprise entre 500 et 600 DA pour le ciment de Chlef, alors que celui d'importation est vendu à 590 DA. Tenant compte des prix pratiqués dans les cimenteries (230 à 280 DA), d'après un entrepreneur, «le prix du ciment ne doit en aucun cas dépasser la barre des 330 à 350 DA bénéfices et taxes compris, mais tant que le déséquilibre entre l'offre et la demande existe, il ne peut y avoir de stabilité réelle».