Jusqu'à hier après-midi, il nous était impossible de contacter le moindre responsable pour confirmer ou infirmer le montant réel du redressement fiscal dont a fait l'objet l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy. On ne parle plus en effet de 3,5 milliards de dinars (50 millions de dollars), mais de 30 milliards de dinars, soit l'équivalent de 420 millions de dollars ! Selon une source proche de l'administration générale des impôts, cet avis de redressement «astronomique» a été communiqué à l'opérateur téléphonique, lequel, pour s'en acquitter, devrait puiser dans ses caisses égyptiennes, au risque de voir la cotation de ses titres fortement baisser sur la Bourse du Caire. La presse, qui a fait largement écho des déboires d'Orascom, le propriétaire de la marque Djezzy, avec les autorités du pays, avait évoqué au départ un montant de 3,5 milliards de dinars, dus au titre de l'exercice 2004, que ce dernier aurait refusé de payer à l'administration des impôts. L'opérateur, avait-on rapporté, aurait estimé qu'en 2004, il jouissait encore des avantages fiscaux prévus par la loi, à savoir une exonération d'impôts et autres taxes durant les 5 premières années d'exercice. En fait, révèle-t-on, les 3 milliards en question ne représentent que les pénalités appliquées à l'encontre de Djezzy, ce qui ne manquera pas de peser lourdement sur sa trésorerie. Bien que cette information ait été répercutée sur plusieurs sites internet, Djezzy et l'administration des impôts sont demeurés de marbre, préférant s'abstenir de tout commentaire. Cette attitude n'a pas été sans laisser gonfler des rumeurs sur le devenir du groupe Orascom, dont on dit qu'il n'a plus les faveurs du gouvernement, après que ce dernier lui ai accordé de nombreuses largesses, lui facilitant d'investir dans plusieurs secteurs juteux.