«S'il y a une opération de cession (de Djezzy, ndlr), nous prendrons 51%. Nous exercerons notre droit de préemption et nous fiscaliserons si la transaction s'opère à 20% sur les plus-values réalisées», a indiqué hier le ministre des Finances , Karim Djoudi, en marge de la séance réservée aux questions des députés à l'APN. Il a relevé que Djezzy «est une société de droit algérien. Elle obéit aux règlements et aux lois algériens», en s'exprimant sur l'affaire d'OTA avec la direction générale des impôts.. En effet, le redressement fiscal d'OTA est de près de 600 millions de dollars. M. Djoudi répétera : «Nous avons des dispositions et nous veillerons qu'elles soient appliquées.» Il a réitéré : «Quand il y a cession, il y a droit de préemption pour l'Etat. Il y aura automatiquement changement de la structure du capital. Donc, l'Etat prend 51%.» Il dira encore à ce sujet que : «Nous avons été très clair. Les relations que nous entretenons avec les sociétés en partenariat précisent clairement que l'Etat a un droit de préemption. Deuxièmement, nous avons la possibilité de prendre 51%. Troisièmement, toute transaction qui est opérée sur des actifs en Algérie par des non-résidents donnerait lieu à des paiements d'une plus value de 20%. J'ai fait part de ces points aux sociétés concernées (Orascom Télécom Algérie et MTN, ndlr).» Ainsi, la vente de la licence Djezzy n'est pas démentie mais le gouvernement algérien tente de préserver ses intérêts dans cette affaire de cession qui n'est pas la première réalisée en Algérie par le groupe Orascom. Des informations rapportées par la presse ont fait état de négociations avancées entre Orascom Telecom Holding et le groupe sud-africain MTN en vue de lui céder la majorité des actions de sa filiale africaine qui regroupe ses propriétés en Algérie, en Tunisie, en Egypte et au Zimbabwe, mais en gardant tout de même entre 10 et 15% des parts. La genèse de cette opération de cession remonte à la date de la visite de représentants de MTN, il y a quelques semaines, chez Orascom Télécom Algérie (OTA). Par ailleurs, certaines sources indiquent que le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, aurait reçu un haut responsable de MTN à Alger, qui se serait rendu également à la présidence de la République. Des informations qui n'ont pas été jusque-là ni confirmées ni infirmées. D'autres informations rapportées par le journal français Les Echos portent sur l'intérêt du groupe français Vivendi SA à l'achat de participation de Djezzy. Un membre du conseil d'administration de Vivendi, Mehdi Dazi, a rencontré la semaine dernière le président-directeur général de Cevital, Issad Rebrab, qui possède déjà 3% du capital de Djezzy afin de discuter d'une offre commune pour l'achat de participation de l'opérateur de téléphonie mobile, selon la même source. Sawiris, président du conseil d'administration de la maison mère égyptienne, maintient que la vente de Djezzy, qui assure au groupe près de 60% de ses bénéfices, ne s'effectuera qu'«à contrecœur». Toutefois, Orascom estimait la valeur d'OTA à près de 10 milliards de dollars, il y a quelques mois, alors qu'elle ne vaut plus que 5 à 7 milliards de dollars actuellement. L'opérateur a évalué les pertes suite aux évènements ayant suivi le match Algérie-Egypte à 60 millions de dollars.