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L'astre illumine Constantine
Sonia M' Barek
Publié dans Le Temps d'Algérie le 04 - 10 - 2009

qui est parmi les invités du festival culturel international du malouf qui se tient du 02 au 07 octobre courant à Constantine n'a pas encore la place qu'elle mérite dans le hit parade algérien et pourtant… Et pourtant, elle est peut-être la seule chanteuse à avoir les qualités, les capacités, la voix et la culture pour mériter le titre de «Kawkeb» (astre) comme le fut l'irremplaçable Oum Kalthoum.
C'est vrai, nous dira-t-on, qu'il y a eu Asmahane, Nadjet Essaghira, Warda El Djaraïria, Fayrouz et Majda Erroumi mais en Sonia M' Barek, on retrouve toutes les qualités de toutes ces stars à la fois.
Comme Nassima Chabane, elle excelle lorsqu' elle chante le malouf tunisien (andalou) et comme Warda et Oum Kalthoum elle voyage bien à l'aise dans le tareb. Née en 1969 à Sfax en Tunisie, Sonia se fera remarquer en passant à la télévision à l'âge de 12 ans lorsqu' elle chantera en duo avec le grand parolier et compositeur Adnene Chaouchi Ahkili âliha ya Baba Ahkili, une chanson reprise par tous les petits enfants tunisiens de l'époque.
A l'âge de neuf ans, la petite Sonia, inscrite aux cours du conservatoire devient vite l'une des élèves les plus assidues de la classe. Elle a une très belle voix et elle est tellement intéressée par l'art qu'elle comprend très vite les cours de solfège.
Alors qu'elle est très jeune, Sonia écoute à la lettre les conseils de ses professeurs et ne ménage aucun effort pour faire les exercices de cordes vocales.
Les professeurs du conservatoire et plus tard les musiciens professionnels ont remarqué que la jeune Sonia était bien à l'aise pour chanter en public comme si son cœur était un métronome.
A l'école, elle est également une brillante élève et le prouvera tout au long de sa carrière puisqu'après avoir obtenu le baccalauréat, elle suivra des études de droit et de sciences politiques. Elle suit en parallèle des cours supérieurs de musique et obtient un diplôme supérieur de musique en 1986. La même année elle deviendra assistante à l'institut supérieur de musicologie de Tunis et gagnera le titre de la meilleure voix de Tunisie au festival de la chanson tunisienne.
Une étoile nommée Sonia
En 1987, elle obtient le prix de la meilleure chanson avec Khalli El Hozn Baâid âlik composée par le musicien Rachid Yeddes. Sonia M'Barek dont les qualités reposent sur la diversité culturelle a justement su comment profiter de la richesse et de la diversité de la musique arabe en allant vers la maîtrise du mouwachah, base de l'andalou, le malouf qui tient de la même origine et du tareb.
Les connaissances de ces styles serviront à la jeune chanteuse à chanter la musique tunisienne et maghrébine et la mettre en valeur tout en faisant face à la chanson égyptienne qui a longtemps dominé le monde arabe. La sublimissime voix de Sonia M'barek, sa culture et sa maîtrise de ces styles arabes du Maghreb et du Machreq n'ont pas tardé à donner le résultat que l'on sait. La chanteuse n'a, en effet, pas cessé de se faire applaudir et d'obtenir les consécrations internationales.
La Tunisie qui, autrefois, avait donné de grandes chanteuses telles que Habib Massika, Soulef et Ouleya a, aujourd'hui, en Sonia M'barek, la meilleure ambassadrice pour représenter sa chanson, sa musique, son art et sa culture. En 1990, Sonia met haut la barre et présente un spectacle intitulé Musiques sans frontières au festival international de Hammamet.
Le spectacle inspiré des musiques du monde est remarqué par les critiques de Tunisie et étrangers. Une année après, on la retrouve au festival international de Carthage avec le concert Voix de la liberté et en 1992, elle fait un tabac lors du concert donné en hommage à Mohammed Abdelwahab aux côtés d'autres grands chanteurs et chanteuses arabes.
La meilleure des ambassadrices
Comme toutes les grandes chanteuses telles que Oum Kalthoum et Fayrouz, elle est appelée à jouer dans des opérettes. Sonia M'barek collectionne les titres et les prix en Tunisie et à l'étranger. Elle obtient l'insigne de l'ordre national du mérite à trois reprises, en 1994, 2002 et 2007. En 1995, elle gagne le Didon de l'excellence féminine et en 2006, l'insigne de la République.
En France, elle aura le Diapason d'or pour son CD Takht et obtiendra la médaille d'or de la ville de Clermont Ferrand. Au festival de la chanson arabe de Jordanie en 2002, elle gagne le prix de la meilleure interprétation. Sonia M'barek est invitée à donner des concerts et à participer dans des festivals dans une quinzaine de pays dont les USA, la Suisse, l'Espagne, le Canada et la Grèce.
Elle est bien sûr invitée régulièrement dans tous les pays arabes. Parallèlement à ses concerts, elle dirige des Master Class en France, en Belgique, en Suisse et bien d'autres pays d'Europe et d'Arabie. Sonia M'barek est depuis 2005 présidente et directrice du Festival de la musique tunisienne.
Cette artiste et femme de cœur est également membre et ambassadrice de bonne volonté de l'association tunisienne de lutte contre le cancer (ATCC). Invitée de marque au festival international du malouf de Constantine, Sonia M'barek ne peut que s'attendre aux ovations du public connaisseur de la salle du théâtre régional de Constantine.


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