Le mouvement de protestation des étudiants de l'université de Boumerdès contre la suppression de la mixité au niveau de la résidence universitaire Lounès Ziani prend depuis dimanche une autre tournure. En guise de protestation contre la «répression», la veille, par les agents de sécurité de la résidence universitaire Ziani, les étudiants ont procédé, hier, à la fermeture de la faculté des sciences. Les protestataires ont empêché les étudiants d'accéder à la faculté pour y effectuer leur inscription. «Par cette action, nous voulons attirer l'attention des responsables qui, jusque-là, ont affiché un mépris à notre égard», déclare le responsable local de l'Union générale des étudiants algériens (UGEA). Selon des témoins, lors des affrontements entre étudiants et agents de sécurité, aucun responsable ne s'est déplacé sur les lieux. La responsabilité dans les scènes de violence incombe, selon le représentant de l'UGEA, aux agents de sécurité de la cité U. Au moment où des étudiants observaient un sit-in à l'intérieur de la résidence, explique notre source, les agents de sécurité ont proféré des insultes à leur encontre. «Les agents de sécurité nous ont provoqués, c'est ce qui a déclenché les hostilités», affirme notre source. Après avoir usé de barres de fer et de bâtons, les agents de sécurité ont fait sortir les étudiants de la cité. «Une fois à l'extérieur, les vigiles ont fait appel à des jeunes de la ville pour les aider contre nous», affirme l'étudiant de l'UGEA. Et d'ajouter : «C'est grâce à l'intervention de la police que les étudiants ont eu la vie sauve». Résultat : 3 agents de sécurité et 12 étudiants ont été blessés. Les étudiants dénoncent le refus de l'administration de la cité de mettre à leur disposition une ambulance pour transférer les blessés à l'hôpital. «Ce sont les enseignants qui ont transporté les blessés vers les centres de soins», affirment-ils. Contacté hier, le directeur des œuvres universitaires (DOU) de Boumerdès, Mohamed Chérif Bouyahiaoui, réfute les accusations des étudiants. Selon lui, le nombre de protestataires ne dépasse pas une trentaine. «Ces étudiants, dont le nombre ne dépasse pas 30, ne cessent d'exercer la pression afin qu'on revienne sur notre décision (suppression de la mixité NDLR)», affirme M. Bouyahiaoui. Accusant les étudiants d'être à l'origine des affrontements, puisque, explique-t-il, ils ont attaqué les agents de sécurité à coups de pierres, le DOU de Boumerdès lance un appel à la retenue, au dialogue et à la raison. Voulant minimiser l'ampleur des événements ayant secoué l'université de Boumerdès, notre interlocuteur affirme qu'en dépit de quelques perturbations enregistrées, «tout se passe bien» à la résidence Ziani où sont hébergées quelque 2500 filles. Les événements connaîtront sans doute d'autres développements, d'autant plus que les étudiants blessés ont déposé plainte contre les agents de sécurité auteurs d'actes de violence.