La tension est montée d'un cran, hier, à l'université M'hamed Bouguerra de Boumerdès. Cette fois, le problème n'est autre que la suppression de la mixité au niveau des cités universitaires Ziani Lounès et ex-INH, sises au chef-lieu de wilaya. Hier, des dizaines d'étudiants de ces cités se sont rassemblés devant la direction de l'université pour exprimer leur opposition « à la décision prise unilatéralement par la direction des œuvres universitaires de supprimer la mixité au niveau des cités ». Les protestataires soutiennent que cette décision répond à une arrière-pensée idéologique et n'apportera aucune solution aux maux et problèmes que vit l'université algérienne. Dans une pétition, les étudiants notent que le mal de l'université algérienne ne se résout pas par la suppression des cités mixtes mais par la prise en charge de leurs besoins les plus élémentaires. Dans la soirée de samedi dernier, des escarmouches et des affrontements ont eu lieu entre étudiants et agents de sécurité de la cité U Ziani Lounès. Certains étudiants précisent avoir été tabassés à l'aide de barres de fer par les agents de sécurité de la cité, au moment où ils tentaient d'ouvrir le portail à leurs camardes qui étaient à l'extérieur. « J'étais à l'intérieur de la cité et notre tort était juste d'avoir essayé d'ouvrir le portail de la cité qui avait été fermé par les agents dans le but d'empêcher nos camardes de l'extérieur d'y accéder. Mais les agents nous ont attaqué violemment à l'aide de barres de fer », nous dira Zoheir B., qui ajoute avoir été blessé à l'épaule. Certains étudiants victimes de cette agression affirment avoir effectué une visite médicale et déposé des plaintes contre les auteurs de ces agissements. Hier, les étudiants que nous avons approchés se disent tous contre la décision de suppression de la mixité dans les cités où ils résidaient, puisque cela obéit à des considérations purement idéologiques. « Moi j'étais très à l'aise à la cité ex-INH et je ne comprends pas pourquoi on nous transfère vers la cité Ziani Lounès, qui est dépourvue des commodités les plus élémentaires », s'interroge Fatiha, une étudiante en 2e année hydrocarbures. Les résidants de cette dernière cité rappellent que « 500 d'entre nous, dont 300 filles, ont signé une pétition avant la fin de l'année écoulée où nous avions exprimé notre refus de l'application de cette décision ». « Mais les responsables de la DOU ne l'ont jamais prise en compte et continuent d'agir à leur guise », s'indigne-t-on encore. Notons enfin que toutes nos tentatives de joindre le directeur des œuvres universitaires de cette wilaya pour un complément d'information sont restées vaines.