L'accumulation de graisse au cours de la vie expose les femmes au danger de vieillir en mauvaise santé. En d'autres termes, avoir perdu à la cinquantaine la silhouette élancée de ses 18 ans pourrait être une menace pour le bien-être de ses vieux jours. C'est ce qui ressort de l'étude d'une cohorte de plus de 17 000 infirmières américaines, suivies entre 1976 et 2000, et dont les résultats viennent d'être analysés dans Le Quotidien du médecin. Globalement, une prise de poids augmente le risque de souffrir plus tard de maladies chroniques, de limitations physiques et de déficits cognitifs. Alors que l'espérance de vie ne cesse de s'allonger, la question de bien vieillir taraude de plus en plus les médecins et la population. Si le rôle néfaste de l'adiposité sur la santé ne fait plus aucun doute, seule une étude asiatique, la Honolulu Asia Aging Study, a mis en lumière, chez les hommes, les conséquences négatives sur le vieillissement d'un tour de taille de plus en plus arrondi. Or, il est désormais prouvé qu'une importante surcharge pondérale qui survient à 50 ans grèverait de près de 80% les chances des femmes d'être en bonne santé à l'âge de 70 ans. Selon cette étude, chaque point supplémentaire d'indice de masse corporelle (IMC) diminue de 12% la probabilité de rester en forme au fil des ans. Ses auteurs, des épidémiologistes de Boston, estiment donc qu'éviter de prendre du poids serait un gage de vieillir en bonne santé. Dans ce travail, plus de 17 000 infirmières ayant 50 ans à l'inclusion ont été suivies au moins jusqu'à l'âge de 70 ans. Après un questionnaire d'entrée complet, il était demandé aux participantes de remplir un formulaire de suivi tous les deux ans. La survenue d'une maladie, l'existence de facteurs de risque et les changements de mode de vie y étaient consignés. Le poids, le tour de taille et le tour de hanches également. Parmi les infirmières en vie à l'âge de 70 ans, seules 1686 (moins de 10%) étaient en bonne santé. Il est apparu que plus la prise de poids après l'âge de 18 ans était importante, plus les chances d'être en bonne santé après 70 ans étaient faibles. Bref, la «dictature» de la minceur doit poursuivre les femmes jusqu'à la tombe...