La quatrième commission de l'Assemblée générale des Nations unies, chargée de la décolonisation, a débuté, hier à New York, ses travaux par un débat général sur les questions de décolonisation, notamment celle du Sahara occidental. En effet, chaque année, la question du Sahara occidental occupe la plus grande partie des travaux de cette commission, appelée officiellement Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation, et présidée lors de cette 64e session de l'AG de l'Onu par le Qatari Nacer Abdelaziz Al-Nacer. Le calendrier des travaux de la commission a été adopté lors de sa première réunion de jeudi dernier. Ainsi, les travaux débuteront par un débat général, qui se poursuivra jusqu'à vendredi prochain, consacré à l'ensemble des points de l'ordre du jour relatifs à la décolonisation, notamment les renseignements relatifs aux 16 territoires non autonomes, les activités économiques préjudiciables aux intérêts des peuples de ces territoires et l'application de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance. Outre le Sahara occidental, l'Anguilla, les Bermudes, Gibraltar, Guam, les îles Caïmans, les îles Falkland (Malvinas), les îles Turques et Caïques, les îles Vierges américaines, les îles Vierges britanniques, Montserrat, la Nouvelle-Calédonie, Pitcairin, Sainte-Hélène, les Samoa américaines et les Tokelau sont considérés territoires non autonomes par l'Onu. Ainsi, le débat général sera l'occasion pour les pays membres de l'Onu, à titre individuel ou au nom de groupes régionaux, d'exprimer leurs positions sur les questions inscrites à l'ordre du jour. Par la suite, la parole sera donnée aux “pétitionnaires”, représentants d'ONG ou à des personnes venus témoigner sur l'une de ces questions. Dans ce contexte, le président de la commission avait précisé, lors de la réunion de jeudi, que 96 demandes d'audition de pétitionnaires relatives au Sahara occidental, à Gibraltar, à Guam, à la Nouvelle-Calédonie et aux îles Vierges américaines ont déjà été présentées. La commission, dont les travaux se poursuivront jusqu'au 11 novembre prochain, examinera, par la suite, d'autres points liés notamment à l'Université pour la paix, aux questions relatives à l'information, aux opérations de maintien de la paix, à l'assistance à la lutte anti-mines, au rapport du Comité spécial chargé d'enquêter sur les violations israéliennes des droits de l'Homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés, ainsi qu'à la revitalisation des travaux de l'Assemblée générale. La quatrième commission avait appuyé, lors de sa dernière session (22 octobre 2008), le processus de négociations entre le Front Polisario et le Maroc décidé par le Conseil de sécurité en vue de parvenir à l'autodétermination du peuple sahraoui. Prenant acte du rapport du secrétaire général de l'Onu, elle avait adopté, par consensus, une résolution dans laquelle elle “appuie le processus de négociations, initié par la résolution 1754 (2007) et soutenu par les résolutions 1783 (2007) et 1813 (2008) du Conseil de sécurité, en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui”. Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique. Il est considéré comme territoire non autonome par l'Onu depuis 1966. Le Maroc et le Front Polisario ont engagé, en juin 2007, des négociations directes, sous l'égide de l'Onu, dont quatre rounds ont eu lieu depuis à Manhasset, près de New York, et une réunion informelle à Vienne, sans aboutir à un avancée réelle. Le but de ces négociations, défini par le Conseil de sécurité, est de parvenir à une solution politique au conflit au Sahara occidental, qui respecte le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui.